Présidentielle 2027 : en évoquant une "primaire" dans le camp Macron, Gérald Darmanin réveille des tensions

Invité de BFMTV, dimanche, le garde des Sceaux a lancé l'idée d'une primaire ouverte du camp macroniste aux Républicains. Seule manière, selon lui, d'éviter un second tour entre Jean-Luc Melenchon et Marine Le Pen.

Article rédigé par Sonia Ghobri
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Gérald Darmanin, ministre de la Justice, le 23 janvier 2025. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)
Gérald Darmanin, ministre de la Justice, le 23 janvier 2025. (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

Le ministre a mis les pieds dans le plat. Après avoir provoqué le débat sur le droit du sol en France, Gérald Darmanin avance ses pions pour la prochaine présidentielle. Invité de BFMTV, dimanche 9 février, le garde des Sceaux a lancé l'idée d'une primaire du camp macroniste aux Républicains. "Si ça n'est pas évident de dire quel est le meilleur d'entre nous" dans le camp Macron pour la présidentielle de 2027, "il faudra peut-être faire un processus de sélection qu'on appelle la primaire", a ainsi estimé Gérald Darmanin.

Avant de préciser : "Si jamais personne ne se dégage - c'est ma volonté que quelqu'un se dégage -, il faudra bien un processus de sélection. Ou alors on sera plusieurs candidats et donc on ne sera pas au second tour. On sera sans doute très contents d'être soi-même, mais on sera tout seul et les Français nous en voudront énormément".

Gérald Darmanin a "décidé d'éviter d'attendre les autres"

Selon le garde des Sceaux, pour la prochaine présidentielle, "l'important, c'est le projet, pour quoi faire" : "Après, il faudra peut-être qu'on réfléchisse à comment on sélectionne notre candidat parce qu'il n'en faut qu'un seul. Sinon on va avoir Marine Le Pen contre Jean-Luc Mélenchon au second tour de l'élection présidentielle" Et "ce sera madame Le Pen" qui gagnera, s'est-il avancé.

En clair, Gérald Darmanin a "décidé d'éviter d'attendre les autres" et dit travailler à un "projet" avec une série de propositions qu'il compte faire prospérer jusqu'à la présidentielle, quitte à déplaire au sein de sa famille politique. "Quand on voit les réactions sur le droit du sol, parfois d'excommunication, on dit: 'Tiens, on n'est pas encore prêt à rassembler 25% de Français aux élections au premier tour'... C'est une maladie infantile qu'il faut qu'on corrige", a dénoncé le cadre du parti Renaissance, ancien membre de longue date de l'UMP puis de LR, dont il avait été exclu lorsqu'il était devenu ministre d'Emmanuel Macron en 2017.

Une primaire ouverte aux LR ?

L'idée de Gérald Darmanin est donc une primaire, qu'il propose d'ouvrir aux Républicains, qui tentent d'éviter une guerre des chefs entre Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau. "Que ce débat interne ne soit pas simplement le choix entre Bruno et Laurent, mais aussi le fait, peut-être, de s'ouvrir davantage, de dire que ce qu'a fait le président de la République n'était pas totalement mauvais, que ceux qui l'ont soutenu avaient peut-être en partie raison...", a-t-il défendu.

Reste que cette idée de grande primaire est loin de faire l'unanimité chez les Républicains et les macronistes. Notamment dans le camp Attal, qui reste silencieux depuis cet entretien télévisé. Mais pour un député proche de Gérald Darmanin, sans ça, "c'est l'échec assuré". Selon lui, chacun devra choisir en rejoignant soit les rangs des sociaux-démocrates, soit ceux de la droite, parce que, dit-il, le "en même temps ne vit que par Emmanuel Macron".

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