Propos racistes à l'Assemblée nationale : "Il n'y a pas matière à faire polémique" pour Philippe Ballard, porte-parole du RN

"Il n'y a pas matière à faire polémique", déclare jeudi 3 novembre sur franceinfo Philippe Ballard, porte-parole du RN et député de l’Oise. Il était assis juste à côté de Grégoire de Fournas dans l'hémicycle, à l'origine des propos racistes qui font polémique. Le député estime que "présenter des excuses pour quelque chose qui n'a pas été dit" est "lunaire". Selon lui, son collègue RN parlait du bateau qui secourt les migrants et non de l'élu insoumis.

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franceinfo : Marine Le Pen dénonce une politique grossière des adversaires du RN, est-ce que vous dites la même chose ?

Philippe Ballard : Oui. J'étais aux premières loges. Je pense qu'ils [les députés insoumis] ont extrêmement bien compris ce que disait mon collègue de Gironde. La question portait sur ce bateau qui va en Méditerranée récupérer des migrants et qui fait le lit et le jeu des mafias.

Ce bateau récupère, et c'est une bonne chose, des gens qui sont parfois en perdition, parfois pas, en Méditerranée. Les gens qui y travaillent les soignent et leur donnent à manger, ce qui est tout à fait normal, mais après - et c'est notre programme politique - on est pour une gestion des flux migratoires.  Donc ce bateau a pour vocation de mettre non pas cap vers le nord et vers l'Europe, mais cap vers le sud, c'est-à-dire : la Tunisie, la Libye. Des pays d'où viennent majoritairement ces gens-là, donc en Afrique. C'est pas plus compliqué que ça.

"Il n'y a pas matière à faire polémique. C'est notre programme électoral qui a conduit Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle et à avoir 89 députés à l'Assemblée nationale."

Philippe Ballard, député RN

sur franceinfo

Vous ne vous excuserez pas de cette phrase qui a pu choquer ?

S'excuser de quoi ? Cette phrase n'a pas à choquer. Il est question d'un bateau qui doit retourner en Afrique en ayant secouru, nourri et soigné des gens. Je peux vous dire que mon collègue de Gironde n'a pas compris tout de suite ce qu'il se passait. J'ai fait à peu près 40 ans de journalisme et j'ai un peu suivi la vie parlementaire. Je lui ai dit : "Ne t'en fais pas, ils ont trouvé un os à ronger, ils vont arranger ça à leur sauce, ça va monter pendant quelques heures et ça va redescendre aussi sec." Et c'est exactement ce qu'il va se passer.

Présenter des excuses pour quelque chose qui n'a pas été dite je trouve ça un peu lunaire. Après, que mon collègue du RN prenne contact avec notre collègue LFI pour s'expliquer et pour ramener tout ça à sa juste proportion c'est facilement envisageable.

Est-ce qu'il faudrait éviter d'interpeller à la volée hors micro un collègue qui s'exprime au micro ?

Si vous suivez les débats depuis juillet à l'Assemblée nationale ça se passe matin, midi et soir. Ce n'est pas de l'invective, c'est juste rappeler notre politique migratoire très ferme. De plus, quand vous avez un député Renaissance qui fait un salut nazi dans l'hémicycle et qui n'est pas sanctionné, s'il y avait des sanctions de prises il y aurait deux poids, deux mesures. Mon collègue n'a pas renvoyé le député insoumis à sa couleur de peau. Ce n'est ni xénophobe ni raciste.

Demain, le bureau de l'Assemblée se réunira à 14h30, si des sanctions sont prises, comment réagirez-vous ?

Si pour une phrase qui n'a aucune conséquence, si ce n'est développer un peu de bon sens et promouvoir une politique migratoire ferme et humaine, il y avait des sanctions on pourrait considérer qu'il y a peut-être deux poids, deux mesures.