"Elégance", "lucidité", "aveu d'échec"... Voici les principales réactions au renoncement de François Hollande
Le président François Hollande, très impopulaire, a annoncé, jeudi, qu'il ne briguerait pas de nouveau mandat en 2017, lors d'une allocution télévisée solennelle.
Coup de théâtre. François Hollande a annoncé, jeudi 1er décembre, qu'il renonçait à briguer sa succession à l'Élysée en 2017, une annonce inédite dans l'histoire de la Ve République, dans le cas d'un second mandat. Ce choix ouvre le bal de la succession à gauche, alors que la droite vient de désigner son candidat, François Fillon. Voici les principales réactions politiques à cette annonce.
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La gauche divisée entre hommage et succession
L'un des premiers à réagir a été le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, pour rendre hommage à François Hollande. "Le président de la République avec élégance, hauteur de vue, sens de la France et non sans émotion, a décidé de protéger son bon bilan", a-t-il commenté. Le Premier ministre, Manuel Valls, lui a emboîté le pas, saluant "le choix d'un homme d'Etat" et faisant part de sa "fidélité" ainsi que de son "affection" à l'égard du président. De son côté, l'ancienne garde des Sceaux Christiane Taubira a apprécié un "moment de dignité comme la politique en était devenue avare", ajoutant : "L'exigence pour les gauches est colossale." Emmanuel Macron a salué "une décision prise en conscience, éminemment difficile à exprimer".
Candidat à la primaire de la gauche, Arnaud Montebourg a salué une décision "sage, réaliste, lucide et hautement respectable". L'ancien ministre de l'Economie de François Hollande n'a cependant pas manqué de tacler le bilan du chef de l'Etat : "Il a choisi de clore par lui-même et de lui-même un quinquennat au bilan et au contenu controversés et contestés." Autre candidat à la primaire de la gauche, Benoît Hamon a estimé que cette annonce "[ouvrait] la voie au Premier ministre", dont il s'est empressé de critiquer "le refus de se poser au cœur de la gauche".
Encore plus offensif, Jean-Luc Mélenchon a vu dans la décision de François Hollande "un énorme aveu d'échec", qui le sauve d'"une espèce de crucifixion pendant cinq mois". Du côté du PCF, la critique est également vive. "On ne peut pas impunément renoncer aux valeurs de gauche et trahir les engagements de campagne au nom du changement, après 10 ans avec la droite au pouvoir, sans en payer le prix", a écrit son porte-parole Olivier Dartigolles sur Facebook.
La droite attaque Hollande (et lui découvre quelques qualités)
"Le président de la République admet, avec lucidité, que son échec patent lui interdit d'aller plus loin", a réagi François Fillon. Le vainqueur de la primaire de la droite a, sans surprise, appelé à une "alternance" politique, alors que "ce quinquennat s'achève dans la pagaille politique et la déliquescence du pouvoir". "François Hollande laisse donc la France dans un état grave", a asséné le nouveau secrétaire général des Républicains, Bernard Accoyer.
"Hollande pris au piège n'avait pas d'autre choix que de renoncer", a attaqué Nadine Morano dans un communiqué. La députée européenne LR estime que "François Hollande sait que son quinquennat est un désastre et que ses confidences aux journalistes, qui en ont tiré un livre signant sa forfaiture, le condamnaient aux yeux des Français". "Les Français ne voulaient plus d'Hollande ni de sa politique", a déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet. La candidate malheureuse à la primaire de la droite a qualifié le mandat de François Hollande de "quiquennat le plus calamiteux de la Ve République".
Dans un rare moment laudatif, le président de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Christian Estrosi, a salué "la dignité du geste", le "courage" et la "lucidité" de François Hollande. "Il est rare dans la vie politique de privilégier l'intérêt général du pays plutôt que son ego et ses sentiments personnels", a-t-il noté.
Le Front national célèbre la chute des présidents
Le vice-président du Front national, Florian Philippot, s'est réjoui de l'annonce de François Hollande, survenue moins de quinze jours après la défaite de Nicolas Sarkozy à la primaire de la droite. "Deux présidents de la République hors course en deux semaines, a-t-il noté. A quoi cela servirait-il de faire courir leurs doublures, leurs seconds ?" Il a appelé à un "renouveau" incarné, selon lui, par son parti.
"J'ai le sentiment que cette décision lui a été imposée", a commenté Gilbert Collard. Le député Rassemblement Bleu Marine-Front national du Gard estime que François Hollande "a cédé sous la pression de Manuel Valls qui, de toute évidence, veut être candidat. On lui a fait comprendre qu'il allait avoir, dans le cadre des primaires, un affrontement qui allait déculotter la dignité de président de la République. Il a beau dire que c'est pour l'intérêt général, mais en fait c'est dans l'intérêt du parti."
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