Eric Zemmour condamné à 10 000 euros d'amende pour avoir soutenu que le maréchal Pétain avait sauvé des juifs français

Il était cité mercredi devant le tribunal après des propos tenus le 21 octobre 2019, lors d'un débat dans l'émission "Face à l'info" dont il était le chroniqueur vedette sur CNews.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Eric Zemmour, président du parti Reconquête, au rassemblement pour la libération de Boualem Sansal, le 25 mars 2025 à Paris. (BASTIEN ANDRE / HANS LUCAS / AFP)
Eric Zemmour, président du parti Reconquête, au rassemblement pour la libération de Boualem Sansal, le 25 mars 2025 à Paris. (BASTIEN ANDRE / HANS LUCAS / AFP)

Il a déjà annoncé qu'il formerait un pourvoi en cassation. Le président du parti d'extrême droite Reconquête, Eric Zemmour, a été condamné en appel, mercredi 2 avril, à 10 000 euros d'amende, pour contestation de crime contre l'humanité. Dans cette affaire, Eric Zemmour avait été relaxé par le tribunal de Paris en 2021 puis par la cour d'appel en 2022, avant que la Cour de cassation, saisie par cinq associations parties civiles et par le parquet général, n'annule sa relaxe, ordonnant un nouveau procès.

Mercredi, la cour d'appel l'a en outre condamné à verser un euro de dommages et intérêts et 1 200 euros au titre des frais justice à chacune des cinq associations parties civiles. Dans la foulée de la décision, Eric Zemmour a affirmé qu'il n'a "à aucun moment souhaité 'défendre Pétain'".

Des déclarations qui remontent à octobre 2019

Eric Zemmour avait été cité devant le tribunal après des propos tenus le 21 octobre 2019, lors d'un débat dans l'émission "Face à l'info" dont il était le chroniqueur vedette sur CNews, avec Bernard-Henri Lévy. "Un jour (...) vous avez osé dire que Pétain avait sauvé les juifs", avait déclaré Bernard-Henri Lévy. "Français, précisez, précisez, français", l'avait interrompu Eric Zemmour. "Ou avait sauvé les juifs français. C'est une monstruosité, c'est du révisionnisme", avait poursuivi Bernard-Henri Lévy. "C'est encore une fois le réel, je suis désolé", lui avait répondu Eric Zemmour.

Le 12 mai 2022, la cour d'appel avait estimé que, si les propos "peuvent heurter les familles de déportés", ils "n'ont pas pour objet de contester ou de minorer, fût-ce de façon marginale, le nombre des victimes de la déportation ou la politique d'extermination dans les camps de concentration". Elle avait rappelé que Philippe Pétain, chef du gouvernement du régime de Vichy, n'avait pas été condamné "pour un ou plusieurs crimes contre l'humanité" lors de son procès à la Libération, mais pour "attentat contre la sûreté intérieure de l'Etat" et "intelligences avec l'ennemi". Mais la Cour de cassation avait estimé que "les propos reprochés peuvent constituer un délit, même s'ils portent sur une personnalité qui n'a pas été condamnée pour crime contre l'humanité".

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