Retraites, inflation, immigration... Ce qu'il faut retenir des déclarations d'Emmanuel Macron dans "Le Parisien"
Le président de la République estime notamment qu'il aurait dû "se mouiller" davantage pour défendre la très contestée réforme des retraites.
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A l'approche du premier anniversaire de sa réélection , Emmanuel Macron fait le bilan et esquisse la suite de son mandat. Dans un entretien face à onze lecteurs du Parisien (article payant), publié dimanche 23 avril, le président défend la très contestée réforme des retraites, tout en estimant qu'il n'a pas été "assez présent pour donner une constance et porter" ce texte lui-même. Voici ce qu'il faut retenir de ses principales déclarations.
Emmanuel Macron estime qu'il aurait dû se "mouiller" davantage sur les retraites
Interrogé sur la réforme des retraites, Emmanuel Macron juge qu'il aurait "peut-être" dû "plus (se) mouiller" pour porter le texte. "Mais ce sont les institutions", justifie-t-il : "Le président en est le garant. Il donne le cap, ensuite le gouvernement et le Parlement ont fait leur boulot." "Peut-être que l'erreur a été de ne pas être assez présent pour donner une constance et porter cette réforme moi-même", ajoute-t-il.
Sur les concerts de casseroles, entendus lors de ces récents déplacements, Emmanuel Macron juge que "quand vous avez des gens qui sont là uniquement pour couvrir votre voix, voire vous jeter des choses, ce n'est plus une contestation, cela s'appelle de l'incivisme". "Il faut faire attention parce que si l'on confond toutes les notions, on va faire dysfonctionner notre démocratie", avance-t-il.
Sur l'inflation alimentaire, "ça va être dur" jusqu'à "la fin de l'été"
"Je vais être honnête, les prix alimentaires, ça va être dur jusqu'à la fin de l'été", avertit le président de la République, alors que, sur un an, les prix de l'alimentation ont continué d'accélérer, grimpant à 15,9% en mars, contre 14,8% en février. Face à ces envolées, le chef de l'Etat plaide pour que "le travail paye mieux", renvoyant la balle aux "employeurs" et au "dialogue social".
Le chef de l'Etat plaide finalement pour "un seul texte" de loi sur l'immigration
Changement de stratégie sur le dossier de l'immigration. Emmanuel Macron affirme finalement auprès de nos confrères du Parisien qu'il souhaite que la future loi soit présentée "en un seul texte". "Je veux une loi efficace et juste, en un seul texte tenant cet équilibre", déclare le chef de l'Etat. Lors de son allocution le 22 mars, il avait pourtant expliqué vouloir découper le projet en "plusieurs textes" pour n'en garder que les aspects les plus consensuels, faute de majorité absolue à l'Assemblée nationale.
Emmanuel Macron souhaite une "montée en charge progressive" du SNU
"Je pense qu'on ne peut pas rendre obligatoire" le service national universel (SNU) dans "tout le pays du jour au lendemain", a par ailleurs jugé le chef de l'Etat, évoquant un "défi logistique". Emmanuel Macron souhaite donc une "montée en charge progressive" dans "quelques départements, puis un peu plus". "Il faut progressivement aller vers plus de territoires qui vont l'adopter", a-t-il insisté.
En mars, un rapport du Sénat avait recommandé de "surseoir" à la généralisation du SNU "au regard des incertitudes" du projet, notamment en termes de coûts, "probablement supérieurs à 2 milliards d'euros".
Il promet "un grand projet de restauration écologique de nos écoles"
Sur le terrain de l'éducation, Emmanuel Macron juge qu'"il y a trop d'écoles qui sont des passoires thermiques, où les enfants se les gèlent puis ont trop chaud". "On va les rénover", promet-il. "On va lancer un grand projet de restauration écologique de nos écoles. On va mettre le financement là-dessus pour accompagner les communes qui ne le peuvent pas seules", a-t-il ajouté, sans pour autant détailler d'enveloppe ni de calendrier précis. Le président avait déjà annoncé en novembre son intention de prendre une "initiative" sur le sujet.
"Plusieurs questions" sont en "réflexion" sur le fonctionnement des institutions
Emmanuel Macron confirme sa volonté d'avancer sur le sujet des institutions, quand bien même les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat estiment que le chantier n'est pour l'heure pas prioritaire. Il va leur "transmettre une proposition", "pour voir ce sur quoi il y aurait un chemin".
"Je soumets plusieurs questions à la réflexion", a détaillé le président, en partie sur "la souveraineté populaire". "Faut-il ouvrir ou pas le champ du référendum, du référendum d'initiative partagée (RIP), faut-il plus de proportionnelle à l'Assemblée, faut-il aller vers un règlement des assemblées qui évite le blocage sans aller à la situation qu'on a connue ?", s'interroge-t-il. "Je ne suis pas favorable à la suppression du poste de Premier ministre", a en revanche tranché le chef de l'Etat.
"Marine Le Pen arrivera" au pouvoir "si on ne sait pas répondre aux défis du pays"
Emmanuel Macron s'est également exprimé sur le volet politique, alors que sa cote de popularité est au plus bas, selon un sondage publié dimanche. Le président juge que "Marine Le Pen arrivera [au pouvoir] si on ne sait pas répondre aux défis du pays et si on installe une habitude du mensonge ou du déni du réel".
Le chef de l'Etat, qui assure ne pas avoir "de leçons à recevoir" à ce sujet – car lui l'a "battue deux fois" – avance qu'on "ne gagnera jamais" contre le Rassemblement national "au jeu du plus populiste et démagogue", mais grâce aux "chantiers de la réindustrialisation, de l'écologie, de l'ordre et du combat pour nos services publics".
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