Elisabeth Borne invite ses collègues du gouvernement à "éviter la surenchère de mesures éculées" après "chaque chaque actualité dramatique"

"On ne doit ni légiférer à chaud, ni dans l'émotion", insiste l'actuelle ministre de l'Education nationale, dans les colonnes du "Parisien".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La ministre de l'Education nationale, Elisabeth Borne, lors d'un déplacement à Montpellier (Hérault), le 6 juin 2025. (SYLVAIN THOMAS / AFP)
La ministre de l'Education nationale, Elisabeth Borne, lors d'un déplacement à Montpellier (Hérault), le 6 juin 2025. (SYLVAIN THOMAS / AFP)

Les concernés se reconnaîtront. Dans une interview au Parisien, samedi 7 juin, Elisabeth Borne a exhorté ses collègues du gouvernement et du camp présidentiel à "éviter la surenchère de mesures éculées" après "chaque actualité dramatique", et à "privilégier la réflexion". "Le rapport sur le frérisme, la mort d'Elias ou les violences en marge du match du PSG choquent à juste titre les Français. Mais on ne doit ni légiférer à chaud, ni dans l'émotion", tente de rappeler l'actuelle ministre de l'Education nationale. 

"Ce serait bien d'éviter la surenchère de mesures éculées, qu'on trouve sur étagère à chaque actualité dramatique. On doit s'attacher à identifier les causes qui conduisent à ces faits, à apporter avec sang-froid des réponses cohérentes, efficaces et réalistes", insiste l'ancienne cheffe du gouvernement.

Des piques adressées à Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Gabriel Attal

La ministre était interrogée sur les nombreuses propositions sécuritaires émanant du ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, de son homologue de la Justice, Gérald Darmanin, ou du patron des députés macronistes, Gabriel Attal, dans un contexte de compétition pour la présidentielle 2027.

"Sans doute que la future élection présidentielle pousse certains à s'exprimer de façon très médiatique... Je pense qu'il vaut mieux privilégier la réflexion, le fond et les vraies réponses, grince en retour Elisabeth Borne. Je pense nécessaire de rappeler que l'action du gouvernement ne se mesure pas en décibels sur les sujets régaliens".

Dans cet entretien, l'actuelle numéro 2 du parti Renaissance a aussi de nouveau épinglé la proposition de Gabriel Attal d'interdire le port du voile dans l'espace public aux mineures de moins de 15 ans, qu'elle juge "inconstitutionnelle et inapplicable". "Ce sont des sujets lourds, compliqués, qui posent des questions de libertés publiques, de cohésion nationale. Ils méritent de la réflexion, des débats au sein du parti", renchérit-elle, déplorant "que cela n'ait pas été le cas".

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