Critiques de Bruno Retailleau sur le macronisme : le ministre de l’Intérieur "parle beaucoup, mais il agit très peu", selon Julien Odoul, porte-parole du Rassemblement national

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Article rédigé par France 2 - Édité par l'agence 6médias
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Julien Odoul, porte-parole du Rassemblement national et député de l’Yonne, était l’invité des 4V sur France 2, jeudi 24 juillet.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription de l'entretien ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour le regarder en intégralité.

Jean-Baptiste Marteau : Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, semble entrer dans un bras de fer avec le chef de l'État. Il disait mercredi 23 juillet, tout le mal qu'il pensait du macronisme dans Valeurs Actuelles. Il sera reçu jeudi 24 juillet par Emmanuel Macron à l'Élysée pour parler de la situation algérienne. Est-ce que vous pensez qu'il peut rester au gouvernement encore longtemps ?

Julien Odoul, porte-parole du Rassemblement national et député de l’Yonne : Déjà, on aimerait que M. Retailleau engage le bras de fer contre le régime algérien et contre la délinquance de notre pays qui explose. On le voit avec une situation apocalyptique à Limoges, à Béziers et dans bon nombre de villes de France. M. Retailleau parle beaucoup, mais il agit très peu et c'est ce qu'on peut lui reprocher. Il ment régulièrement aux Français en disant qu'il va faire. Il projette des mesures qui ne sont jamais mises en œuvre parce qu'il est dans un gouvernement où il a l'incapacité d'agir. Je rappelle qu'il siège avec des socialistes et qu'il a accepté de siéger avec des socialistes, c'est-à-dire de ne pouvoir rien faire. Il pourrait en sortir. Je prends un exemple très concret : sur l'Aide médicale d'État, les soins réservés aux clandestins, cela fait des mois qu'il nous dit qu'il faut la remettre en cause, qu'il faut la baisser. Ça n'a jamais baissé d'un centime. Ce que propose M. Bayrou d'ailleurs dans son projet de budget, c'est le maintien de cette préférence étrangère pour les soins alors qu'il y a un Français sur trois qui n'arrive pas à se soigner. Donc, monsieur Bruno Retailleau, s'il était cohérent, quitterait cet équipage gouvernemental.

Mais il essaie de faire bouger les lignes, par exemple, sur l'Algérie. Il tient effectivement une ligne assez ferme, il veut un bras de fer avec Alger. C'est la position que vous pouvez défendre également au RN ?

Non, parce qu'encore une fois, nous sommes dans la sémantique, nous sommes dans le durcissement verbal. Je rappelle que M. Retailleau, depuis septembre dernier, où il dit qu'il faut un bras de fer, ça a été de mal en pis. Ça a été bras d'honneur diplomatique sur bras d'honneur diplomatique. Ils refusent de reprendre nos OQTF, ils nous renvoient les islamistes… Sur un sujet, qui est de la responsabilité du ministre de l'Intérieur, celui de la délivrance des titres de séjour et la reconduction des titres de séjour, M. Retailleau a battu un record : + 24 % de titres de séjour et de ressortissants algériens renouvelés, on est à 125 000. Donc, excusez-moi, en matière de durcissement, on repassera.

Vous ne pensez pas que sur de très nombreux thèmes, Bruno Retailleau dit exactement ce que votre électorat attend du gouvernement et qu'il peut être peut-être l'un des pires dangers pour le Rassemblement national pour 2027 ?

Non, certainement pas, M. Retailleau est la pâle copie de tous ces robots et ces traîtres de droite qui ont fait semblant de parler comme le Rassemblement national en campagne, mais qui finalement agissaient comme la gauche quand ils étaient aux responsabilités. M. Retailleau ne fera rien. D'ailleurs, nos électeurs ne s'y trompent pas, puisque dans les sondages, il a perdu 10 points auprès des sympathisants RN qui voient bien qu'on essaye de leur faire le coup du Karcher comme en 2007 et au final, c'est la trahison.

De nombreuses communes instaurent un couvre-feu pour les mineurs la nuit. Ils peuvent donc sortir le plus souvent uniquement avec une autorisation de leurs parents. C'est une bonne mesure d'urgence dans certains cas ou c'est un gadget selon vous ?

C'est une mesure qui arrive bien tard, et c'est une mesure d'urgence, comme vous venez de le dire. Il aurait fallu déjà mettre un terme au laxisme judiciaire. Pourquoi arrivons-nous à cette situation où des pans entiers du territoire ne sont plus sous le contrôle de la République, où les policiers se font attaquer ? Parce qu'il n'y a pas de dissuasion dans notre pays aujourd'hui. C'est-à-dire que les délinquants et les criminels potentiels ne sont pas arrêtés par la justice et n'ont plus peur des forces de l'ordre. C'est ça, la responsabilité à la fois du ministre de l'Intérieur, M. Retailleau et de M. Macron, qui a fait de la sécurité une donnée accessoire, qui se moque totalement de cette première liberté essentielle pour nos concitoyens. Le résultat est terrible.

Faut-il généraliser cette mesure, empêcher les mineurs de sortir la nuit sans autorisation ?

Ce qu'il faudrait généraliser, c'est l'arrêt de l'immigration de peuplement qui est responsable de la hausse de l'insécurité partout.

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