Uber Files : les oppositions réclament l'ouverture d'une commission d'enquête parlementaire contre Emmanuel Macron
Après les révélations sur les soupçons d'un "deal" passé entre l'entreprise de VTC américaine Uber et Emmanuel Macron, quand il était ministre de l'Economie, les quatre groupes de la coalition vont suggérer mardi à la présidente de l'Assemblée nationale d'ouvrir une enquête. Mais après ?
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La polémique s'invite sur les bancs de l'Assemblée. Après les révélations des "Uber files", les oppositions réclament une commission d'enquête parlementaire. Les députés de la Nupes veulent faire la lumière sur les révélations de la cellule investigation de Radio France et du consortium de journalistes sur l'hypothèse d'un "deal" passé entre l'entreprise de VTC américaine Uber et Emmanuel Macron quand il était ministre de l'Économie.
>> Uber Files : révélations sur les pratiques de lobbying du géant des VTC
Face à la bronca, la majorité joue la carte du "VRP". Ainsi, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a jugé qu'Emmanuel Macron "était totalement dans son rôle de ministre de l'Economie en ayant des contacts avec le président d'Uber et en cherchant à ouvrir le marché des plateformes en ligne", qui faisaient partie à l'époque des "nouveaux marchés porteurs", a-t-il affirmé en marge du sommet "Choose France" à Versailles. Une des responsabilités d'un ministre de l'Economie, "c'est de faire en sorte qu'il y ait de la concurrence sur un certain nombre de marchés pour que nos compatriotes puissent payer moins cher un certain nombre de services", a-t-il insisté.
La patronne des députés LREM Aurore Bergé a elle aussi balayé ces critiques, jugeant "formidable un pays qui s'offusque qu'un ministre de l'Économie reçoive des chefs d'entreprise de manière totalement publique dans un débat qui était un débat parlementaire". "Il n'y a pas de deal, il n'y a pas de contrepartie, il y a un ministre qui a reçu de grands chefs d'entreprise et c'est normal", a-t-elle ajouté.
Commission d'enquête ou mission d'information
Reste que le sujet est brûlant chez les députés. Le sujet s'est ainsi invité en marge du débat sur la motion de censure, lundi 11 juillet, et va, sans nul doute, réapparaitre lors des Questions au gouvernement, mardi. Ainsi, les quatre groupes de la coalition de gauche souhaite une commission d'enquête parlementaire et vont en suggérer l'ouverture, mardi 12 juillet, à Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale.
Le RN, lui, indique vouloir "réclamer un mission d'information", par la voix de Jordan Bardella sur franceinfo, et demande un "droit de suite" à une précédente commission sur l'affaire Alstom. Mais que peut-il se passer maintenant ?
#UberFiles : quelle suite ? ➡️ "Il faut une commission d’enquête. Nous allons en tout cas réclamer une mission d’information. C’est notre rôle d’opposant de contrôler l’action du gouvernement”, pour l’eurodéputé RN.
— franceinfo (@franceinfo) July 12, 2022
Le live https://t.co/cEwi3c61QM pic.twitter.com/NVyYGCZgjH
Enfin, considérant qu'Emmanuel Macron a agi "comme un véritable lobbyiste", le chef des communistes Fabien Roussel estime aussi que "ça pose la question de la manière dont nous pouvons interroger un président de la République en activité", a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse. La Constitution ne le permet pas aujourd'hui, mais son parti propose de "la modifier pour cela".
Deux scénarios et l'ombre de l'affaire Benalla
Reste donc une question : que peut-il désormais se passer ? Deux scénarios sont envisageables : le premier, le plus rapide - et le moins probable -, serait que la présidente de l'Assemblée, issue de la majorité, soit à l'initiative de cette commission d'enquête parlementaire. Celle-ci pourrait donc voir le jour cet été. Les présidents des groupes de la coalition de la gauche plaideront à cet égard leur cause à 10 heures mardi matin auprès de Yaël Braun-Pivet, l'ancienne présidente de la Commission des lois, accusée par l'opposition d'avoir enterré la mission d'information sur l'affaire Benalla, il y a quatre ans.
Si elle refuse, les députés de la Nupes devront faire valoir leur "droit de tirage", c'est-à-dire la possibilité, pour chaque groupe, d'écrire une proposition de résolution pour ouvrir une commission d'enquête une fois par session parlementaire. À cela près que la gauche est contrainte d'attendre le début de la session ordinaire à l'Assemblée pour la déposer, et donc pour pouvoir constituer une commission d'enquête, c’est-à-dire pas avant l'automne prochain. Avec le risque, donc, que la pression autour de l'affaire des Uber Files retombe d'ici là.
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