Mort d'Yvan Colonna : l'État condamné par la justice à verser 75 000 euros à la femme et aux enfants du militant indépendantiste

Le tribunal a estimé que l'État devait réparation à la famille pour les "souffrances physiques et morales endurées par Yvan Colonna" en raison de manquements fautifs de l'administration pénitentiaire". Le militant indépendantiste, incarcéré pour l'assassinat du préfet Érignac, a été tué par un codétenu.

Article rédigé par franceinfo
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Des manifestants ont défilé en mars 2022 avec un portrait d'Yvan Colonna à Bastia. (PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP)
Des manifestants ont défilé en mars 2022 avec un portrait d'Yvan Colonna à Bastia. (PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP)

L'État a été condamné mardi 18 février à verser 75 000 euros à l'épouse et aux deux enfants d'Yvan Colonna, mort en mars 2022 après avoir été agressé par un codétenu à la prison d'Arles, annonce le tribunal administratif de Marseille dans un communiqué.

"Le tribunal reconnaît que la victime a subi des souffrances physiques intenses au regard de la violence extrême de l'agression ainsi que des souffrances morales", justifie le tribunal mardi. "Le tribunal condamne ainsi l'État à verser aux ayants droit de la victime, soit à son épouse et à ses deux enfants, une somme totale de 75 000 euros en réparation des souffrances physiques et morales endurées par Yvan Colonna".

"Un défaut surveillance"

Le tribunal administratif de Marseille pointe "certains manquements fautifs de l'administration pénitentiaire comme le défaut de surveillance des détenus et le défaut d'inscription du codétenu, auteur de l'agression, en quartier d'évaluation de la radicalisation". Cependant, la justice ne considère pas "fautive" la décision de rejet du transfèrement d'Yvan Colonna avant son agression. Il écarte également la faute consistant à maintenir Yvan Colonna au répertoire des détenus particulièrement signalés en raison du profil pénal de l'intéressé.

Le 2 mars 2022, Yvan Colonna avait été violemment agressé dans la salle de sports de la prison d'Arles, par un codétenu radicalisé, Franck Elong Abé. Le militant indépendantiste, condamné à la réclusion à perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Érignac en 1998, est mort des suites de ses blessures. Après la mort du militant, de nombreuses manifestations avaient éclaté en Corse, avec des heurts entre manifestants et forces de l'ordre.

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