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Campagne présidentielle 2012 : Sarkozy était informé des problèmes de coûts, dit son ex-directeur de campagne

Un expert-comptable avait tiré la sonnette d'alarme, explique Guillaume Lambert, qui dit s'en être fait l'écho auprès du candidat de l'UMP.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Nicolas Sarkozy lors d'un meeting de campagne aux Sables-d'Olonne (Vendée), le 4 mai 2012. (ALAIN JOCARD / AFP)
Nicolas Sarkozy lors d'un meeting de campagne aux Sables-d'Olonne (Vendée), le 4 mai 2012. (ALAIN JOCARD / AFP)

Nicolas Sarkozy était informé des "contraintes budgétaires" durant sa campagne électorale de 2012, a affirmé son ancien directeur de campagne dans le cadre de l'enquête sur un vaste système présumé de fausses factures lié à cette présidentielle, ont indiqué à l'AFP, jeudi 30 avril, des sources proches du dossier. Il aurait été tenu au courant après une alerte d'un expert-comptable.

Interdiction d'engager des dépenses

Une note, en date du 7 mars 2012, six semaines avant le premier tour, prévient ainsi que le montant des dépenses "budgétées" atteint environ 23,1 millions d'euros, soit davantage que les 22,5 millions d'euros du plafond légal, selon une source proche du dossier. L'expert-comptable de la campagne se base alors sur une prévision de 15 meetings jusqu'au second tour. Il prône des renégociations des contrats et une "interdiction absolue d'engager toute dépense complémentaire", selon la source.

En garde à vue début avril, l'ancien directeur de la campagne, Guillaume Lambert, a indiqué que Nicolas Sarkozy avait voulu relancer sa campagne après l'affaire Merah, à la mi-mars. Selon ses propos rapportés à l'AFP, il l'a alors "informé" des "contraintes budgétaires" posées par la note de l'expert-comptable. Nicolas Sarkozy lui a répondu de n'ajouter que "de petites réunions publiques rassemblant aux alentours de 1 000 personnes, à coûts bas et maîtrisés".

Plus de 40 meetings

Selon des sources proches du dossier, les enquêteurs disposent aussi désormais d'un courriel adressé à Guillaume Lambert dans lequel le directeur général de l'UMP de l'époque, Eric Cesari, évoque le souhait de Nicolas Sarkozy de tenir une réunion publique chaque jour. Au final, plus de quarante meetings ont été organisés durant la campagne.

"La renégociation importante des contrats demandée par l'expert-comptable a permis de dégager des marges grâce auxquelles les petits meetings supplémentaires ont été organisés, a expliqué l'avocat de Guillaume Lambert. Les tarifs avancés par la note (de l'expert-comptable) étaient très élevés et ont été revus à la baisse."

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