Après son hospitalisation, la nouvelle vie publique très discrète qui attend le pape François

Selon le médecin qui a coordonné les soins à Gemelli, le pape a frôlé la mort durant son hospitalisation de cinq semaines pour une infection respiratoire.

Bruno Duvic, Xavier Allain

Radio France

Publié le 26/03/2025 08:37 Mis à jour le 26/03/2025 08:38

Temps de lecture : 2min

Le pape François salue la foule depuis un balcon de l'hôtel Gemelli, à Rome (Italie), le 23 mars 2025. (MASSIMO VALICCHIA / NURPHOTO / AFP)

Après cinq semaines d'hospitalisation, durant lesquels les docteurs se prononçaient sur un état "critique", François va mieux. Beaucoup mieux. Mais pas encore assez pour reprendre ses activités à temps plein. Ainsi, le roi Charles III et la reine Camilla ont reporté leur visite d'Etat au Vatican, prévue début avril, pour laisser le pape François se reposer, a annoncé mardi 25 mars le palais de Buckingham.

Cette décision a été prise d'un "commun accord" avec le Saint-Siège, précise le palais, citant des "avis médicaux" selon lesquels "le pape François aurait besoin d'une période prolongée de repos et de convalescence".

"La situation était perdue à deux reprises"

Cette annulation est symptomatique de la nouvelle vie de François après 38 jours d'hospitalisation pour une infection respiratoire : il risque d'être peu visible pendant de longues semaines. Ainsi, s'il est bien au Vatican, on ne le verra pas place Saint-Pierre, mercredi, pour l'audience hebdomadaire avec les fidèles. Il restera dans sa résidence Sainte-Marthe, appartement 201, dans les jardins du Vatican, près du fidèle Massimiliano Strappetti. C'est lui, son infirmier personnel, qui a convaincu les médecins de Gemelli de poursuivre les traitements lorsqu'ils songeaient à abandonner.

En effet, selon le professeur Sergio Alfieri, chef d'équipe de l'hôpital Gemelli, le pape a bien frôlé la mort : "Nous étions tous conscients que la situation s'était encore détériorée et qu'il risquait de ne pas s'en sortir. Nous avons dû choisir entre arrêter ses traitements et le laisser partir, ou le forcer à essayer tous les médicaments et thérapies possibles, en courant le risque très élevé d'endommager d'autres organes. C'est finalement cette voie que nous avons choisie", explique le chirurgien cardiaque dans une interview au Corriere della Sera, le mardi 25 mars. Avant de glisser : "Je peux dire que la situation était perdue à deux reprises et que cela s'est produit comme un miracle".

"Réapprendre à parler"

A Sainte-Marthe, les repas pris en commun avec les autres pensionnaires sont déconseillés : le pape n'est pas guéri. Le traitement et la rééducation respiratoire continuent. Faute de souffle, il doit par exemple "réapprendre à parler", assure l'un des cardinaux les plus proches de François.

Même les hommes en rouge, d'ailleurs, ne pourront venir qu'au compte-goutte présenter les dossiers importants. Une vie de dossier, c'est bien ce qui attend désormais François, pour l'instant. Participera-t-il, a minima, aux cérémonies de Pâques dans moins d'un mois ? C'est peu probable.

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