Une des célèbres statues moaïe de l'île chilienne ne sera sans doute pas prêtée à la France pour une exposition à Paris
Motif: 87,6 % des habitants consultés par référendum, en vertu de la Convention de l'Organisation internationale du Travail (OIT) sur les peuples indigènes, ont refusé le transfert.La consultation, qui a eu lieu début mars, est passée inaperçue dans la mesure où le Chili a dû faire face à un séisme et un tsunami le 27 février dernier.
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Motif: 87,6 % des habitants consultés par référendum, en vertu de la Convention de l'Organisation internationale du Travail (OIT) sur les peuples indigènes, ont refusé le transfert.
La consultation, qui a eu lieu début mars, est passée inaperçue dans la mesure où le Chili a dû faire face à un séisme et un tsunami le 27 février dernier.
Le Conseil des monuments nationaux (CMN) chilien, qui avait émis initialement un avis favorable, "prendra une décision finale" le 14 avril. Mais "le plus probable" et "prévisible" est qu'il suivra l'avis des Pascuans, une ethnie en majorité d'origine polynésienne, selon une source proche de l'institution.
Les moaïs sont des mystérieux et somptueux monolithes de basalte sculptés il y a 500 à 750 ans, et devenus emblème de l'île de Pâques. Une île de 118 km2, isolée dans le Pacifique sud à 3700 km des côtes chiliennes et à 4000 km de Tahiti.
La capitale française possède déjà un moaï
Le projet d'exposition à Paris avait été lancé en 2008 par les fondations italienne Mare Nostrum et française Louis Vuitton. Il visait à faire connaître la culture de l'île, en échange d'une contribution à la préservation de son patrimoine. Des archéologues et des logisticiens avaient déjà réalisé des repérages et présélectionné une statue de 5 mètres de haut et pesant 13 tonnes, qui devait être assurée pour 2 millions de dollars.
Pour autant, la capitale française possède déjà le haut d'une telle statue, ramenée de l'île de Pâques en 1872 sur le navire militaire La Flore. Exposé aujourd'hui au musée du Quai Branly, ce buste, haut de 1,85 m, avait à l'époque été découpé du reste du corps devant l'impossibilité de transporter la pièce entière jusqu'au Flore.
Prise de conscience
Le refus des Pascuans, clair et net, illustre la prise de conscience
de plus en plus forte des habitants de cette île du bout du monde de 24 km sur 12 km de la nécessité de défendre un patrimoine et un écosystème qu'ils sentent menacés.
L'activité touristique, avec 50.000 visiteurs par an, et l'immigration en provenance du Chili continental représentent des inquiétudes
majeures. Les autorités s'inquiètent particulièrement de la ruée annoncée de spectateurs pour l'éclipse totale du soleil prévue le 11 juillet.
L'an dernier, les Pascuans ont symboliquement "fermé" leur île pendant 48 heures, bloquant l'aéroport de Mataveri, pour réclamer un droit de regard accru sur les flux migratoires. Ils ont obtenu en octobre la garantie d'une mini-révision de la Constitution en ce sens.
Leur mobilisation porte maintenant sur les statues moaïes. "Leur réaction est compréhensible", estime Luis Carlos Parentini, historien chilien spécialiste des communautés indigènes. "Tout au long de leur histoire, ils ont vu disparaître une bonne partie de leur patrimoine. Ils peuvent soupçonner que ce qui s'en va ne revient pas. Et ils n'ont pas vraiment à gagner grand chose dans l'affaire, vu le rayonnement déjà énorme de l'île", note-t-il.
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