Un mois après la catastrophe, Lac-Mégantic est toujours en ruines

Il faudra près d'un an pour une centaine d'habitants de
Lac-Mégantic avant de rentrer chez eux. Et encore, d'après Radio Canada, "un
retour en juin 2014, c'est le scénario le plus optimiste ". Car la phase de
nettoyage et de décontamination s'annonce très longue sur la zone de deux
kilomètres carrés dévastée par l'explosion des 72 wagons-citernes le 6 juillet dernier.

Le bilan officiel évoque toujours 47 victimes dont cinq personnes
toujours disparues. Mais "des éléments retrouvés sur le site au cours de
la dernière phase de travaux " pourraient "confirmer l'identité de
certaines victimes encore portées manquantes. Le travail d'identification va
donc se poursuivre activement au cours des prochaines semaines et des prochains
mois ", assure la représentante du bureau du médecin légiste.

En attendant, les agents fédéraux en charge de l'enquête ont
également annoncé leur retrait de la zone de deux kilomètres soufflée par l'explosion.
Les enquêteurs du Bureau de la sécurité des transports travailleront désormais
depuis Ottawa. "Aujourd'hui, nous avons la certitude que tout ce qui
pouvait être fait a été fait ", estime le porte-parole de la Sûreté du
Québec. L'idée, c'est aussi de libérer la place pour poursuivre les travaux de
nettoyage.

Plusieurs millions d'euros de travaux

Depuis l'explosion, seize millions de litres d'eau contaminée
aux hydrocarbures ont pompées ainsi que plusieurs tonnes de terre polluée. Une
goutte d'eau si l'on considère les 30.000 barils de brut léger déversé dans
l'environnement pendant les deux jours de l'incendie. "On ne sait pas tout
à fait combien de temps ça va prendre, mais on sait assurément que la totalité
de la restauration et de la réparation va se faire ", a affirmé le ministre
québécois de l'Environnement. Des tests sont en cours pour savoir si les cours d'eau voisins sont également pollués.

Des travaux qui devraient se chiffrer en millions d'euros. Un
coût que l'entreprise propriétaire du convoi affirme ne pas pouvoir assumer
malgré les mises en demeures adressées à deux reprises par les autorités
québécoises.

La Montréal, Maine & Atlantic vient d'ailleurs d'annoncer que
la facture liée à l'accident excédait désormais la valeur de ses actifs. Elle
s'est donc déclarée en faillite tout souhaitant "continuer à
collaborer " pour le nettoyage "aussi longtemps que nécessaire ". Mais
les déclarations du PDG de MMA n'a pas calmé la colère de la maire de la ville
:

"On fait face à une compagnie qui nous a démontré,
depuis le début, qu'elle n'est pas responsable, alors ce qui suit fait sort
qu'on subit, encore aujourd'hui, les conséquences de son comportement"

En attendant, les habitants ont eu accès à ce qui était
jusqu'à présent "la zone rouge" pour la première fois depuis la
catastrophe.

Un élan de solidarité s'est organisé pour aider les sinistrés à
travers le pays. La Croix rouge annonce avoir récolté près de sept millions
d'euros de dons. Les 125 entreprises ont reçu pour près de 500.000 euros
d'aide. Par ailleurs, la Sûreté du Québec a lancé une vente de bracelets
estampillés "Courage et Solidarité".