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Vidéo "19h le dimanche". "On a une fabrique de terroristes dans les maisons d'arrêt", affirme le magistrat Marc Trévidic

Publié le 08/10/2017 22:19 Mis à jour le 08/10/2017 23:15

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France 2

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L’ancien juge antiterroriste Marc Trévidic estime que 50% des gens qu’il a eu en face de lui, sont entrés délinquants en prison et en sont ressortis terroristes… Extrait du magazine "19h le dimanche" du 8 octobre.

"Se donne-t-on aujourd’hui les moyens d’éviter cette radicalisation au sein de nos prisons ? Vous dites qu’on construit presque nos terroristes en France. Ça veut dire quoi ?" demande Laurent Delahousse à l’ancien juge antiterroriste Marc Trévidic qu’il reçoit sur le plateau du magazine "19h le dimanche (Facebook, Twitter, #19hLD).

"On sait que depuis des années, on a une fabrique de terroristes dans les maisons d’arrêt, clairement. Je dirais que 50% des gens que j’ai vus devant moi étaient des délinquants de droit commun en entrant en maison d’arrêt. Ils en sont ressortis terroristes. On a essayé plein de choses, mais on n’a jamais mis les moyens pour le faire bien", affirme le magistrat, aujourd’hui en poste à Lille.

"En France, dès qu’il y a un problème, on fait une loi…"

"On a essayé de les isoler en les faisant passer de maison d’arrêt en maison d’arrêt. Et on s’est rendu compte qu’ils contaminaient tout le monde. Après, on les a tous regroupés, c’était l’expérience de la prison de Fresnes. Et on a vu que les plus aguerris contaminaient ceux qui étaient tangents. La vérité est qu’ils ne doivent pas être en contact entre eux, ni avec le reste de la population carcérale. Cela demande beaucoup de moyens avec un traitement individualisé de chacun", explique Marc Trévidic.

Mettons les moyens sur la table ? "Non. Il y a des pays qui mettent énormément de moyens dans la déradicalisation, les maisons d’arrêt, le suivi. En France, on croit régler les problèmes en faisant des lois. On est le pays qui fait le plus de lois dans le monde. Nous sommes un peuple de législateurs. Dès qu’il y a un problème, on fait une loi… et on croit que c’est bon", constate l’ancien juge antiterroriste.