: Reportage "J'ai perdu sept membres de ma famille" : en Syrie, de premiers civils druzes, traumatisés par les combats, ont pu quitter Soueïda
Le gouvernement syrien a annoncé dimanche 20 juillet la fin des combats à Soueïda, une semaine après le déclenchement d'affrontements intercommunautaires sanglants. Les violences entre groupes druzes et bédouins sunnites ont fait plus de 1 000 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme.
/2023/07/07/64a7df4c5fe71_placeholder-36b69ec8.png)
/2025/07/22/capture-d-ecran-2025-07-21-a-19-30-44-687f65c216484944483717.png)
À Soueïda, dans le sud de la Syrie, une poignée de premiers civils druzes ont enfin pu quitter la ville. Il s'agit majoritairement de femmes et d'enfants qui n'ont pas été blessés, mais sont profondément marqués. Ils ont fui les combats et les exactions, parfois après avoir vu leurs proches tués sous leurs yeux. Réfugiés dans des écoles ou des bâtiments publics à la frontière du gouvernorat, ils attendent désormais que la situation s'apaise.
Dans une salle de classe poussiéreuse d'une trentaine de mètres carrés, une vingtaine de femmes dorment à même le sol. Elles font partie des premières rescapées sorties vivantes de Soueïda. La plupart ont tout perdu, comme Jamila, qui habitait le centre-ville.
/2025/07/22/capture-d-ecran-2025-07-21-a-19-32-22-687f65c1efa78078189817.png)
Agée de 40 ans, elle confie avoir vu son fils mourir sous ses yeux. "Il n'était pas un soldat. C'est un simple civil. Il travaillait comme coiffeur. Sa vie, c'était maison, travail. Il n'a jamais fait de mal à personne. Pourquoi ces groupes armés l'ont tué ? Après ça, ils ont volé nos affaires, brûlé ma maison. Ils nous ont laissés à la rue."
Des hommes armés, en treillis...
Assise près d'elle, Souhad, 83 ans, a vu sa maison devenir un cimetière. Des hommes en treillis militaire qu'elle ne sait identifier ont exécuté devant elle tous les hommes de sa famille. "Je pensais que les groupes armés druzes nous protégeraient. Mais des hommes armés sont tout de même venus chez nous et ont tué tous les hommes de la famille", témoigne-t-elle.
"Mes deux fils, leurs beaux-frères, tous ont été exécutés devant les enfants. Quatre petits-enfants ont vu leur père mourir sous leurs yeux. Six hommes ont été tués ce jour-là. Et plus tard, mon dernier fils est mort lui aussi. J'ai perdu sept membres de ma famille."
Souhadà franceinfo
Ces femmes, traumatisées, sont aujourd'hui cachées par la sécurité intérieure. Elles ne parlent que peu et ne mangent pas. Leur témoignage reflète une réalité que personne n'ose encore nommer : dans cette guerre éclatée, les lignes de front sont devenues floues et les civils paient le prix d'un chaos où plus personne, pas même les figures locales, ne semble en mesure de garantir leur sécurité.
À regarder
-
Vol des bijoux au Louvre : sept minutes pour un casse spectaculaire
-
Au cœur de la traque des migrants
-
Mouvement "No Kings" aux États-Unis : sept millions d'Américains sont descendus dans les rues contre Donald Trump
-
Allocations familiales : vers un coup de rabot ?
-
Un braquage a eu lieu au Louvre dimanche matin à l'ouverture
-
Avions : quand des batteries prennent feu
-
Affaire Epstein : le prince Andrew renonce à son titre royal
-
Grandir à tout prix
-
Cédric Jubillar : 30 ans de prison pour meurtre
-
Mal de dos : comment le soigner
-
Faire des têtes au foot, c'est stylé, mais...
-
En Chine, le plus haut pont du monde est devenu une attraction touristique
-
Quand t’es collé en forêt
-
À Marseille, la Bonne Mère retrouve sa couronne
-
Meurtre de Lola : ce qu’il s’est passé
-
Chili : un miracle dans le désert
-
Faux diplômes : tricher pour se faire embaucher
-
Vignes : des algues pour remplacer les pesticides
-
Du Maroc au Népal, en passant par Madagascar, la génération Z structure ses luttes sur Discord
-
À Londres, le café c'est dans les toilettes
-
De la propagande russe dans nos infos locales
-
Ordures ménagères : une taxe toujours plus chère
-
Temu, Shein... ça va coûter plus cher ?
-
C'est très compliqué dès qu'on parle de la France
-
Départ anticipé d’E. Macron : “La seule décision digne qui permet d’éviter 18 mois de crise”
-
Donald Trump : le Venezuela dans sa ligne de mire
-
Hommage à Samuel Paty : des minutes de silence "inutiles" pour sa sœur.
-
Avion low cost : payer pour incliner son siège
-
Otages français en Iran : l'appel de détresse de leurs familles
-
Cédric Jubillar : ses défenseurs passent à l'attaque
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter