: Témoignage "J'irai danser à la place des Omeyyades" : pour Randa, Syrienne de France, l'espoir soulevé par la chute du régime de Bachar al-Assad
Deux jours après la chute du dictateur, les exilés syriens en France pensent à la suite et rêvent de pouvoir retourner chez eux.
Après la chute de Bachar al-Assad, la question du retour ou non des Syriens qui ont fui la dictature. L’Allemagne, la Suède, le Royaume-Uni ou encore l'Autriche ont déjà gelé les demandes d’asile, alors que la France y réfléchit. Des réfugiés appellent, eux, à la patience et à la vigilance, comme Randa Baas, une traductrice, installée à Montreuil, en Seine-Saint-Denis, près de Paris.
Chez elle, quelques photos de ses proches trônent sur un meuble du salon. Randa Baas, 66 ans, membre de l'association Revivre, qui vient en aide aux réfugiés syriens en France, imagine ce qu'elle ferait en retournant dans le pays qu'elle a quitté il y a trois ans : "D'abord, enlacer mes enfants." Sa fille et son fils, deux adultes qui vivent toujours à Damas, la capitale syrienne. "J'irai tout de suite voir mes enfants, j'irai voir tous mes amis, reprend-elle. J'irai danser à la place des Omeyyades. Ça, c'est un vœu que j'ai fait depuis 2011 : à la chute du régime, j'irai danser à la place des Omeyyades."
La chute d'un régime qui, pendant des décennies, a muselé l'opposition. Son mari, un communiste, a passé plus de 30 ans en prison. Il est mort en France, soigné pour un cancer. Randa et lui avaient obtenu le statut de réfugiés. Depuis, elle demande la nationalité française. "Je voudrais bien avoir le passeport français pour retourner en Syrie et pour pouvoir revenir en France quand je veux. Parce que j'ai établi quand même une vie ici", explique-t-elle.
Optimisme
Randa cherche surtout un peu de stabilité ici à Montreuil, où elle travaille comme traductrice interprète. Alors qu'en Syrie, la situation reste toujours incertaine avec l'arrivée des rebelles islamistes du HTS, ancien proche d'Al-Qaïda. Son chef, Abou Mohammad Al Jalouni semble avoir changé de ton. "Son discours au moins, c'est déjà ça, acquiesce Randa qui se montre assez optimiste. Il a compris qu'aucun nouveau dictateur ne pouvait plus gouverner la Syrie et qu'il fallait donner des droits aux gens. Et puis, il faut voir comment les choses se passent depuis quelques jours. Les soldats qui se sont rendus n'ont eu aucun ennui du tout. Et ça, ça me rassure."
Randa compte sur "l'autodétermination des Syriens", dit-elle. "On est un peuple qui est assez mûr pour décider de ce qu'il veut." Mais elle demande aussi un peu de patience aux pays occidentaux, notamment sur le gel des procédures de demande d'asile, le temps que le pays fasse sa transition politique.
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