Syrie : la menace d'une cyberguerre
En cas d'attaque contre la Syrie, la guerre ne se jouerait pas que sur le terrain du réel. Elle se jouerait aussi virtuellement, sur Internet. La menace de cyberattaques syriennes, appuyées par l'Iran ou la Russie, inquiète les Etats-Unis et ses alliés.
"Une cyberguerre totale provoque des dégâts matériels et fait des victimes, soit par suite d'attaques lancées délibérément pour semer la destruction, soit à cause d'une dégradation (...) du contrôle de la circulation aérienne, de la gestion des services d'urgence, de la gestion de l'approvisionnement en eau et de l'alimentation en énergie électrique" , expliquaient en 2002 trois experts américains dans un article de la Revue de l'Otan intitulé "Contrer la cyberguerre".
Dix ans plus tard, les cyberguerres et autres cyberattaques font partie intégrante des réflexions stratégiques militaires. Ces derniers jours, les sites du New York Times et de Twitter en ont été victimes. Plusieurs attaques par "déni de service" (ou DDoS), consistant à surcharger les serveurs informatiques, ont été revendiquées par une mystérieuse .
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En avril dernier, elle avait déjà piraté le compte Twitter de l'agence Associated Press, sur lequel elle avait diffusé de fausses nouvelles faisant état d'explosions à la Maison blanche. Ces fausses nouvelles avaient fait plonger les bourses, qui, en peu de temps, avaient perdu plus de 100 milliards de dollars en valeur.
La Syrie à même de mener une cyberattaque contre les Etats-Unis
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"Ce sont des activistes, des gens qui veulent défendre Bachar al-Assad. Leur rôle est de donner une image favorable du dictateur" , explique Nicolas Arpagian, directeur scientifique à l'Institut national des hautes études sur la sécurité et la justice (INHESJ). Cette armée virtuelle menace d'intensifier ses piratages en cas de frappes américaines. "Mais c'est une chose de paralyser Twitter ou le New York Times, c'en est une autre de s'attaquer à des sites militaires américains"* , poursuit Nicolas Arpagian.
Difficile, mais pas impossible. Si les Etats-Unis intervenaient militairement contre la Syrie, ce serait la première fois qu'ils s'en prendraient à un pays à même de mener une cyberattaque contre des objectifs américains. Une menace prise très au sérieux par le Maison blanche en raison de l'alliance qui unit Damas à l'Iran, pays qui a développé ses propres capacités dans le cyberespace depuis trois ans.
L'Armée électronique syrienne pourrait avoir un potentiel de nuisance bien plus considérable que ce dont elle a fait preuve jusqu'à présent, confirme le directeur de la NSA (National Security Agency) américaine, Michael Hayden.
Russie-Estonie: la première cyberguerre en 2007
Si la Russie, elle aussi alliée à la Syrie, se mettait de la partie, la dangerosité de telles cyberattaques augmenterait considérablement. Selon d'anciens membres de l'administration Obama, Moscou, qui fournit des armes à la Syrie, dispose de cybercapacités pratiquement aussi importantes que les Etats-Unis.
La Russie s'est déjà illustrée par des attaques "patriotiques" contre des sites gouvernementaux et autres en Géorgie en 2008, et en Estonie en avril 2007. Officiellement, ces cyberattaques étaient le fait de pirates russes indépendants. Mais l'Estonie y a toujours vu la main du Kremlin. Cette épisode est considérée par certains spécialistes comme la première cyberguerre entre deux états.
Face à ces menaces virtuelles, les gouvernements ont développé d'importants dispositifs de protection. Mais il est très difficile de connaître réellement leur efficacité. Les virus installés par les pirates dorment parfois plusieurs mois sur les serveurs visés avant d'être activés. Pour Nicolas Arpagian, "ce n'est que quand le conflit démarrera que les services militaires américains se rendront compte si, oui ou non, leurs sites ont été infiltrés".
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