: Reportage Crise en Ukraine : dans le Donbass, l'arrivée des troupes russes indiffère les habitants du petit village d'Adamska
La Russie reconnaît maintenant la souveraineté des séparatistes sur l'ensemble des régions de Lougansk et Donetsk. Pourtant dans le Donbass, certains villageois, comme à Adamska, ne craignent pas l'arrivée des soldats russes.
Vladimir Poutine reconnaît désormais la souveraineté des séparatistes prorusses de l'est de l'Ukraine sur l'ensemble des régions de Lougansk et de Donetsk, et pas seulement sur les zones sous leur contrôle. Les frontières exactes devront être tracées lors de pourparlers entre les deux républiques séparatistes et l'Ukraine, a affirmé le président russe. Parmi les territoires potentiellement concernés se trouve la commune d'Adamska, un petit village de moins de 100 habitants surmonté d’un clinquant monastère.
Ce village du Donbass n’abrite que quelques familles de paysans. Les petites maisons sont gardées par des chiens. "Bien sûr que j’ai peur, confie Tamara qui veut bien parler de sa situation. On a vécu notre vie, mais on a des enfants, des petits-enfants et nous avons surtout peur pour eux. Mais qu’est-ce qu’on peut faire ?”
“Ça fait huit ans qu’ils essayent de négocier. Il y a eu 13 000 morts, mais pourquoi ? Le gouvernement ukrainien est complètement à côté de la plaque… Tout ce mal, pourquoi ?”
Tamara, habitante d'Adamskaà franceinfo
Son mari hausse le ton et l’interrompt, il n’a pas envie notamment qu’elle parle de la misère qui les entoure. Un peu plus bas dans le village, il y a Marta qui se souvient très bien des bombardements en 2014. Elle ne craint pas de voir des soldats russes dans son village : "Pourquoi je m’inquièterais ? En Crimée par exemple, les gens vivent normalement, peut-être même mieux ! Donc, dans le Donbass, c’est la même situation ! Pourquoi paniquer ?"
“Pourquoi en 2014, les journalistes ne sont pas venus ? Ça explosait de partout, c’était la terreur. Tellement de gens ont été tués. Là, on ne sent absolument rien.”
Marta, habitante d'Adamskaà franceinfo
La plupart des habitants de ce village sont nés à l’époque de l’ex-URSS et ne se sentent ni ukrainiens ni russes. C’est le cas de Yevgeni, un ancien paysan qui touche une retraite de 80 euros par mois. "Je ne vois pas la différence entre vivre côté russe ou côté ukrainien, explique-t-il. Dans les deux cas, il y a des corrompus et des bandits. Des deux côtés, je vois des inégalités, il n’y a aucune différence ! Là-bas, il y a des oligarques. Ici, il y a des oligarques. Là-bas, il y a de la pauvreté. Ici, il y a de la pauvreté. Pourquoi vous voudriez que je parte ?" Évidemment, cette façon de voir les choses est loin d’être partagé par la majorité des Ukrainiens mais elle existe sans se cacher dans ce village reculé du Donbass.
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