Référendums d'annexion à la Russie en Ukraine : "Cela sert exclusivement la propagande interne du régime russe", explique un spécialiste
Nicolas Tenzer rappelle qu'il n'y a "pas d'expression libre dans les régions contrôlées par les Russes" et que "ces scrutins sont totalement illégaux et n'ont aucun sens."
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"Ce type d'annonce n'est pas une surprise", a réagi ce mardi sur franceinfo Nicolas Tenzer, enseignant à Sciences Po, spécialiste des questions internationales, alors que les autorités installées par Moscou dans quatre régions d'Ukraine ont annoncé mardi la tenue dans l'urgence de "référendums" d'annexion par la Russie, en pleine contre-offensive ukrainienne. Ces scrutins sont un moyen de légitimer le conflit aux yeux de l'opinion russe, explique le spécialiste.
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franceinfo : Est-ce que ces annonces de référendums sont un tournant dans le conflit ?
Nicolas Tenzer : Ce n'est en tout cas pas une surprise, dans la mesure où ce type de référendums avait déjà été annoncé. Ils ont par la suite été différés... Rappelons-le : ces scrutins sont totalement illégaux et n'ont aucun sens. Les régions concernées sont en grande partie occupées, parfois en guerre, les gens ne peuvent pas voter. De toute manière, il n'y a pas d'expression libre dans les régions contrôlées par les Russes.
Faut-il davantage y voir les prémices d'une action plus brutale de Moscou en Ukraine ?
Ce que l'on constate aujourd'hui, c'est d'abord un recul évident sur le plan strictement militaire de l'armée russe. En revanche, on sait très bien que les bombardements vont s'accélérer, notamment sur les zones sous le contrôle légitime de l'Ukraine. Il y a donc une volonté de légitimation. Cela ne prendra bien sûr pas aux yeux de la communauté internationale. Cela sert exclusivement la propagande interne du régime russe. Cela permet de justifier l'attaque en expliquant que ces territoires sont soi-disant russes. Bien évidemment, c'est à peu près n'importe quoi.
Le régime russe présente-t-il la contre-offensive ukrainienne comme une "attaque" ?
C'est effectivement instrumentalisé comme cela. Avec surtout l'idée que c'est l'OTAN et l'Union européenne qui sont à la manœuvre. Le régime russe n'admet pas que l'armée ukrainienne, considérée comme celle d'un petit pays, puisse remporter des victoires. Donc ils sont obligés de dire que ce sont les occidentaux qui sont les agresseurs. C'est évidemment un facteur de légitimation et d'escalade du conflit.
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