Attentat à Moscou : "Vladimir Poutine cherche à remplacer la réalité par sa vision des choses", selon une journaliste ukrainienne
Après l'attaque terroriste dans une salle de concert à Moscou, le président russe a évoqué le terrorisme "islamiste", mais sous-entend un lien avec Kiev. Pour la journaliste Tetyana Ogarkova, le Kremlin montre ainsi son entêtement.
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Vladimir Poutine a affirmé mardi 26 mars que l'attentat contre une salle de concert près de Moscou avait été commis par "des islamistes radicaux" qui selon lui ont tenté de fuir vers l'Ukraine et qu'il veut savoir pourquoi. "Nous savons qui a commis cette atrocité contre la Russie et son peuple. Ce qui nous intéresse, c'est le commanditaire", a-t-il ajouté.
Pour la journaliste Tetyana Ogarkova, responsable du département international à l'Ukraine Crisis Media Center, il n’y a rien d’étonnant à ce que Vladimir Poutine cherche à trouver un lien, coûte que coûte, entre cet attentat et la guerre en Ukraine.
franceinfo : Quelle a été la réaction en Ukraine après les attaques survenues vendredi près de Moscou ?
Tetyana Ogarkova : On a été choqué par cet attentat. Même si la première vague de compassion n'était malheureusement pas possible car nous sommes en guerre avec la Russie depuis longtemps, voir un pays terroriste être frappé par une organisation terroriste, ça n'aide pas à éprouver de la compassion. Nous avons aussi surtout été frappés de voir des images de tortures diffusées par des services russes. Donc il n'y avait pas de compassion, il y avait plutôt quand même un intérêt puisqu'on ne comprenait pas d'où ça venait.
Le régime Russie a tout de suite pointé du doigt Kiev. Cela vous a-t-il surpris ?
On n'était pas du tout étonné de voir, dès les premières heures, les accusations qui allaient vers l'Ukraine parce qu'on était déjà accusé de nazisme. Aujourd'hui, on est accusé de terroristes islamistes... Il n'y a aucune contradiction pour le Kremlin. Vladimir Poutine a dû quand même reconnaître, face aux informations qui proviennent notamment des États-Unis et de la revendication officielle de l'État islamique, que les responsables étaient des islamistes radicaux mais il a dit qu'ils fuyaient vers l'Ukraine. Le président russe a accusé le régime de Kiev d'avoir un lien avec cet attentat. C'est une fois de plus, une version complotiste de la part de Vladimir Poutine qui cherche à remplacer la réalité par sa vision des choses qui ne correspond malheureusement à rien du tout.
Cette utilisation de l'attentat contre l'Ukraine ne vous inquiète pas davantage que vous ne l'êtes déjà ?
Non, je ne dirais pas que ça nous inquiète davantage. Nous avons déjà tout vu. On a vu plein de missiles. Il y a des périodes plus intenses et plus dangereuses, suivies de périodes plus détendues.
"Nous avons déjà tout vu, sauf l'arme nucléaire... S'il avait voulu provoquer l'escalade du conflit, il aurait pu le faire avec ou sans cet attentat."
Tetyana Ogarkovaà franceinfo
Bien sûr, cette carte peut être utilisée pour mobiliser davantage. Quand Poutine est venu au pouvoir, il a utilisé les actes terroristes comme ça, ou des mises en scène pour asseoir son pouvoir. Le régime russe est absolument capable de faire de cet acte terroriste de l'État islamique un facteur qui va mobiliser davantage leur population contre l'Ukraine. Mais d'après les échos que nous recevons en Ukraine depuis la Russie, il y a très peu de gens, même ceux qui croient vraiment fermement à la propagande, qui sont convaincus justement que Kiev puisse être derrière cet attentat. C'est-à-dire que cette version de Vladimir Poutine est tellement peu crédible que même en ayant en tête de mobiliser sa société une fois de plus, on espère qu'il ne va pas y parvenir.
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