: Reportage Des Russes rendent hommage à Evguéni Prigojine : "Nous aurions dû l'enterrer avec les honneurs"
Le patron de Wagner, Evguéni Prigojine, a été enterré mardi en catimini dans un cimetière de Saint-Pétersbourg. Ce mercredi, des Russes s'y sont rendus pour lui dire adieu. À Moscou, un mémorial improvisé a aussi attiré de nombreux fidèles.
/2023/08/30/prigojine-1-64ef69af1c710598615579.jpg)
Les obsèques en toute discrétion du chef de Wagner mardi 29 août dans un cimetière de banlieue de Saint-Pétersbourg ressemblaient à celles qu'on réserve aux traîtres. Evguéni Prigojine n'a pas eu droit à la garde d'honneur à laquelle son titre de héros de la Russie lui permettait normalement de prétendre. Et les médias gouvernementaux ont à peine relayé la nouvelle de ses obsèques.
>> Mort annoncée d'Evguéni Prigojine : pourquoi l'hypothèse d'une exécution est envisagée
Le message était donc clair. Malgré cela, de nombreux Russes viennent rendre hommage à Evguéni Prigojine, et dans une Russie où la parole est totalement muselée, cela pourrait presque passer pour de la rébellion. Au lendemain des obsèques, mercredi 30 août, il y a la queue devant la tombe d'Evguéni Prigojine, un embouteillage de plusieurs kilomètres s'est formé aux abords du cimetière où il a été enterré. C'est un petit cimetière bucolique de banlieue, où son père était déjà enterré, à l'écart des grands cimetières pétersbourgeois où tout le monde s'attendait à ce qu'il soit inhumé.
Dans ce cimetière, comme à Moscou, devant le mémorial improvisé dans une rue à quelques pas du Kremlin, les Russes venant lui rendre hommage sont plutôt parmi les plus nationalistes et les plus partisans de la guerre. Andrei vient par exemple déposer des fleurs devant ce mémorial : "C'était un héros. Il faut lui reconnaître ce mérite, il conduisait les gens à la mort et les gens le suivaient. N'importe qui ne pourrait pas faire ça. Un autre dirait : 'Allons-y', ils ne suivraient pas. Cet homme avait de telles qualités de leader qu'il pouvait emmener les gens. Ce n'est pas donné à tout le monde".
/2023/08/30/prigojine-2-64ef6a0b15042741822376.jpg)
Casquette du groupe Wagner sur la tête, Izmail, 16 ans seulement, raconte qu'il avait commencé les démarches pour intégrer la compagnie de mercenaires. Il n'a pas apprécié l'enterrement en catimini mardi 29 août à Saint-Pétersbourg. "Ce n'est pas normal, assure-t-il. Je pense que nous aurions dû enterrer Evguéni Prigogine publiquement et avec les honneurs. Je pense qu'il a été enterré de manière à ne pas susciter d'agitation inutile. Vous savez, il s'agit d'une société militaire privée, pas d'un personnage célèbre de notre armée, pour le dire comme ça".
Natalia, comme tous les autres présents ici, ne croit pas que le crash de l'avion soit un accident. "Je ne pense pas que ce genre de mort soit accidentelle, mais il m'est difficile de commenter plus", explique-t-elle.
"Ce n'est certainement pas accidentel. Je pense qu'il avait trop de choses à dire"
Natalia, venue rendre hommage à Evguéni Prigojineà franceinfo
"Je suis vraiment comme si j'avais perdu l'espoir, l'espoir de la vérité, de la justice. J'ai vu en lui un guerrier russe qui, malgré tous les obstacles, va vers la vérité et vers les gens ordinaires. Pour moi, c'est un défenseur des gens du peuple", poursuit cette femme.
À mots couverts, ces Russes viennent dire qu'ils n'ont pas confiance dans leur armée, dans le pouvoir. Malgré tout, cette opposition-là n'a rien à voir avec les libéraux qui subissent la répression du pouvoir et sont impitoyablement pourchassés. Dans ce camp-là, personne ne souhaite l'arrêt de la guerre, bien au contraire.
À regarder
-
Le drapeau palestinien sur ta mairie ce lundi ?
-
Cinq fruits et légumes par jour : comment ça marche ?
-
Les tours de Notre-Dame sont à nouveau ouvertes au public
-
Albanie : la ministre est une intelligence artificielle
-
"Casse toi !", Les policiers ont le droit de faire ça ?
-
Voyage organisé : 300 familles victimes d'une arnaque ?
-
Télévision américaine : Donald Trump zappe les humoristes
-
Grève : jour de colères
-
Violences conjugales, aux côtés des policiers spécialisés
-
Un pipi à 260 000 euros
-
Paul Dena : “J’ai dû quitter ma famille pour le MMA”
-
Les Talibans autorisent la chirurgie esthétique aux Afghanes
-
Etudiants américains : les universités britanniques affichent complet
-
Sophie Binet, première femme à la tête de la CGT, est-elle traitée comme ses prédécesseurs ?
-
Pourquoi la collab Pimkie/Shein inquiète
-
Pimkie : sauvée par son concurrent chinois ?
-
Pourquoi ces ados bloquent leur lycée
-
Pétition sur l'immigration : un emballement bien orchestré
-
Grève du 18 septembre : des premières tensions observées
-
Actes antisémites : la Sorbonne sous le choc
-
Affaire Maddie : le principal suspect relâché
-
Contrôleur endormi : le Paris-Ajaccio empêché d'atterrir
-
6 kilos d'or dérobés : le musée perd ses pépites
-
IA : quand elle raconte n'importe quoi
-
Arthur Mensch : "Il faut plus de justice fiscale en France"
-
Accord Londres/Paris : le premier avion de migrants a décollé... sans migrant
-
Elle streamait à 0 vues (mais ça, c’était avant)
-
“Je préférais ne pas manger et parier”
-
Cocaïne : le combat de Caroline pour arrêter
-
Les admirateurs de Charlie Kirk pleurent leur idole
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.