Incursions de drones en Europe : "La Russie emploie tous les moyens pour déstabiliser nos sociétés et jouer sur les divisions", souligne un ancien ambassadeur

Sur France Inter, l'ambassadeur de France en Russie de 2020 à 2024 estime "que la Russie essaye de nous tester" notamment par des opérations d'ingérences.

Article rédigé par franceinfo
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Pierre Lévy, l'ancien ambassadeur de France en Russie, à Moscou le 19 septembre 2022. (SEFA KARACAN / ANADOLU AGENCY / VIA AFP)
Pierre Lévy, l'ancien ambassadeur de France en Russie, à Moscou le 19 septembre 2022. (SEFA KARACAN / ANADOLU AGENCY / VIA AFP)

"La Russie emploie tous les moyens pour déstabiliser nos sociétés et jouer sur les divisions", souligne jeudi 2 octobre sur France Inter Pierre Lévy, ambassadeur de France en Russie de 2020 à 2024. Ces dernières semaines ont été marquées par plusieurs incursions de drones présumés russes dans l'espace aérien du Danemark, de la Pologne, de la Roumanie et par le passage de trois avions de chasse russes dans l'espace aérien de l'Estonie.

"Il y a différentes hypothèses qui ont été émises, mais je pense que la Russie essaye de nous tester, estime Pierre Lévy, qui publie jeudi Au cœur de la Russie en guerre (aux éditions Tallandier). On est dans une phase dans laquelle la Russie poursuit ses efforts mais avec des résultats finalement assez limités. Et donc la Russie emploie tous les moyens pour déstabiliser nos sociétés et jouer sur les divisions."

"Il y a une capacité russe à identifier nos failles"

Cela passe aussi par la communication et par des opérations d'ingérences, comme l'affaire des étoiles de David taguées à Paris et en région parisienne ou celle des têtes de cochon déposées devant des mosquées. "Il y a une capacité russe à identifier nos failles, les problèmes sociaux internes et en quelque sorte à mettre du sel" pour jouer sur les divisions, poursuit Pierre Lévy.

Face à cela, "je crois qu'il faut avoir les yeux grands ouverts", souligne l'ancien ambassadeur en Russie. "Il est très important de garder à l'esprit qu'il y a un cap qui est fixé par Poutine. Il travaille maintenant pour son héritage historique. Avec la réforme constitutionnelle, il peut rester jusqu'en 2036. Je crois que c'est ça qui a changé dans son esprit. Et donc, il faut être prêt à résister chez nous, il ne s'arrêtera pas à l'Ukraine", estime-t-il. "C'est une confrontation de longue haleine", avertit Pierre Levy.

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