Débat: pourquoi Vladimir Poutine est l'homme de l'année 2015 (1/2)
Totalement isolé en début d’année 2015, le président russe, Vladimir Poutine, a fait un retour remarqué sur la scène diplomatique mondiale en s’imposant comme acteur incontournable de la crise créée par Daech. Au point de retourner les positions de nombreux pays, comme la France, qui il y a peu encore refusaient d’intervenir en Syrie. Une personnalité qui fait débat. Au sein même de Géopolis.
L’année avait pourtant mal commencé pour le président russe. Vladimir Poutine n’avait pas été invité lors des célébrations du 70e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz en janvier. Un affront pour le président du pays, qui sous le nom d’URSS, avait libéré le camp en 1945.
Tout un symbole alors que la Russie s’enfonce dans la crise entraînée par la chute des cours du pétrole et les sanctions occidentales liées à la crise ukrainienne et à l’annexion de la Crimée.
D’ailleurs, pour la troisième année consécutive, le magazine Forbes a classé Vladimir Poutine comme l'homme le plus puissant de la planète, selon un classement établi chaque année par le magazine Forbes. Le magazine américain met en avant la popularité très élevé du dirigeant russe, qui a su gérer les sanctions internationales, qui ont «ont frappé le rouble et entraîné la Russie dans une récession de plus en plus marquée, sans l'affaiblir le moins du monde».
Des accords de Minsk à la tribune de l’ONU
Sur le plan diplomatique, l’année 2015 a commencé par un accord sur l’Ukraine dans le cadre des accords de Minsk du 11 et 12 février. L’accord a débouché sur un cessez-le-feu qui semble à peu près respecté depuis. Négocié avec Berlin et Paris, cet accord a permis à Vladimir Poutine de se sortir en partie de la question ukrainienne, même si l’UE continue à appliquer les sanctions à l’encontre de la Russie.
Si côté européen, la diplomatie russe semble en panne, elle a réussi à se rapprocher de Pékin. Les accords économiques (dans le domaine de l’énergie notamment) se sont multipliés avec la Chine, dont le président est venu à Moscou le 9 mai, lors des cérémonies marquant l’anniversaire de la fin de la seconde guerre mondiale. Des soldats chinois, drapeaux rouges au vent, ont même défilé à Moscou.
De la même façon, la Russie a été totalement partie prenante de l'accord avec l'Iran sur le nucléaire tandis que Téhéran et Moscou affichent une entente plus que cordiale.
Mais c'est le 28 septembre que la Russie revient publiquement sur le devant de la scène. Le président de la Fédération de Russie monte à la tribune de l'ONU et prend la parole quelques minutes devant les chefs d’Etat et de gouvernement réunis pour la 70ème session de l’Assemblée générale des Nations-Unies. Cela faisait quasiment dix ans que Vladimir Poutine n’avait pas participé à ce type d’exercice médiatique et symbolique. Dans ce discours, le président russe annonce son intervention en Syrie et montre son ambition de redevenir un acteur clef de la diplomatie mondiale. L'intervention militaire a lieu le 30 septembre.
La Russie en guerre
Souvent contestée dans ses objectifs et critiquée pour ses résultats, l'intervention militaire russe change incontestablement la donne. Elle montre notamment que le régime syrien n'est pas abandonné et que, soutenu par Moscou, il doit faire partie des négociations de sortie de crise. Une information bien comprise par Paris et Washington qui ont abandonné depuis longtemps l'idée d'intervenir contre Bachar al-Assad.
Le pari russe est pourtant dangereux comme le montre l'attentat contre son avion à Charm el-Cheikh le 24 octobre. Reste à savoir si l'interventionnisme russe sera suivi d'effets. Sur le plan militaire, il semble que ce soit encore trop tôt pour le dire. Sur le plan diplomatique, le 19 décembre, pour la première fois en près de cinq ans de conflit, les 15 membres du Conseil de sécurité ont adopté à l'unanimité (dont la Russie) une résolution qui établit une feuille de route en vue d'une solution politique en Syrie. Sur ce dossier syrien, les questions concrètes devraient être désormais abordées lors de la conférence qui doit se tenir fin janvier à Genève.
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