Reportage "On est là pour protéger nos enfants" : qui sont les "Pink Ladies", ces femmes britanniques qui manifestent contre les migrants ?

Article rédigé par Gaële Joly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les "pink ladies" manifestent pour protéger leurs filles, à Epping. (GAËLE JOLY / RADIO FRANCE)
Les "pink ladies" manifestent pour protéger leurs filles, à Epping. (GAËLE JOLY / RADIO FRANCE)

Au nord de Londres, Epping est l’épicentre de toutes ces manifestations, porté par le mouvement de femmes et mères de familles, vêtues de rose, qui disent vouloir protéger leurs filles.

Le mouvement anti-immigration essaime à travers tout le Royaume-Uni. Alors que le gouvernement britannique tente d’apaiser la colère, les appels à manifester contre les migrants se multiplient devant les hôtels qui hébergent des demandeurs d’asile en attente de régularisation. Le gouvernement travailliste a promis de fermer tous ces établissements d'ici 2029, il a aussi annoncé en début de semaine la suspension du regroupement familial pour les réfugiés. Mais les manifestations se poursuivent, notamment à Epping, petite ville au nord-est de Londres qui est devenue l'épicentre des manifestations contre l'immigration.

"Renvoyez-les chez eux !", hurlent les manifestants, drapeaux britanniques et croix de Saint-Georges à la main, debout face aux policiers devant l’hôtel ceinturé de grillages. En première ligne, des femmes, des "pink ladies", des mères de famille vêtues de rose, inquiètes après des accusations d’agressions sexuelles.

Depuis la mi-juillet, des manifestations se déroulent à Epping, près de Londres, épicentre du mouvement anti-immigration au Royaume-Uni. (GAËLE JOLY / RADIO FRANCE)
Depuis la mi-juillet, des manifestations se déroulent à Epping, près de Londres, épicentre du mouvement anti-immigration au Royaume-Uni. (GAËLE JOLY / RADIO FRANCE)

Becky est là avec ses deux filles de 12 et 13 ans, "pour protéger mes enfants", dit-elle. "Je suis tellement effrayée que je vais les retirer de l’école cette année. C’est moi qui vais leur faire l’école à la maison", lance-t-elle. "Je viens soutenir celles qui ont été approchées par ces types plus âgés qu’elles, complète l'une des filles de Becky. Ils sortent des buissons et ils nous demandent d’où on vient, ce qu’on fait. On est là pour se protéger."

"Je ne suis pas raciste"

Carmen, en pull rose, est l’une des pionnières du mouvement. Elle vit à Epping et vient manifester deux fois par semaine depuis la mi-juillet. "C’est ici que tout a commencé, confirme-t-elle, ça a commencé à Epping et on revient parce qu’un juge est revenu sur la décision de fermer ces hôtels. Alors on continue le combat parce qu’apparemment les migrants ont plus de droit que nous, les citoyens anglais. Ça me dégoûte, si on ne leur offrait pas tout ça ils ne viendraient pas."

"On leur offre l’hôtel, les repas, tout est gratuit..."

Carmen, pionnière du mouvement anti-immigration

à franceinfo

Ces femmes sont-elles racistes ? "Non, non je ne suis pas du tout raciste !, assure Carmen. Tout le monde peut venir ici avec un passeport, de l’argent et avoir un travail. Non, je ne suis pas raciste, répète-t-elle, je ne suis pas opposée à la migration légale. Et oui, je vote pour Nigel Farage et son parti Reform UK."

Nigel Farage, le chef du parti d’extrême droite en tête dans les sondages, a promis la semaine dernière cinq charters par jour, s’il parvient au pouvoir, pour expulser les migrants, une rhétorique qui fait écho auprès des manifestants d’Epping et d’ailleurs partout dans le pays.

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