Violences dans le sud de la Syrie : la présidence annonce un cessez-le-feu "immédiat" dans la région de Soueïda

Les affrontements entre des factions druzes, des combattants bédouins et des forces de sécurité gouvernementales ont fait plus de 900 morts depuis dimanche.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 3min
De la fumée s'échappe de bâtiments à Soueïda, dans le sud de la Syrie, où des factions druzes et des combattants bédouins s'affrontent, le 19 juillet 2025. (SHADI AL-DUBAISI / AFP)
De la fumée s'échappe de bâtiments à Soueïda, dans le sud de la Syrie, où des factions druzes et des combattants bédouins s'affrontent, le 19 juillet 2025. (SHADI AL-DUBAISI / AFP)

L'appel à une trêve va-t-il calmer les violences dans le sud de la Syrie ? La présidence syrienne a annoncé, samedi 19 juillet, un "cessez-le-feu immédiat" dans la province de Soueïda. Depuis dimanche, cette zone est le théâtre d'affrontements sanglants entre des factions druzes et des combattants bédouins, qui ont fait plus de 900 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

La présidence appelle "toutes les parties à respecter entièrement" le cessez-le-feu et à arrêter ces violences intercommunautaires. Le président intérimaire syrien, Ahmed al-Charaa, s'est à nouveau engagé samedi à "protéger les minorités". Dans le même temps, les forces de sécurité syriennes ont commencé samedi à se déployer dans cette province. Ce déploiement intervient après l'annonce par les Etats-Unis d'un accord entre la Syrie et Israël. Jeudi, le pouvoir syrien avait dû retirer ses forces déployées une première fois à Soueïda sous la pression d'Israël, qui dit vouloir protéger la minorité druze.

Un cessez-le-feu salué par la France et l'Union européenne. Paris "exhorte l'ensemble des parties à le respecter strictement et à s'abstenir de toute action unilatérale. Les combats et violences doivent immédiatement cesser", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. "Le moment est maintenant au dialogue et à la recherche d'une transition véritablement inclusive. Les autorités de transition en Syrie, avec les autorités locales, ont la responsabilité de protéger tous les Syriens sans distinction", a déclaré de son côté le service diplomatique de l'UE dans un communiqué.

Des combats sporadiques continuent

Les affrontements entre tribus et bédouins sunnites d'une part et des combattants de la minorité druze de l'autre ont continué après l'appel au cessez-le-feu. Dans la ville de Soueïda, des colonnes de fumée s'élèvent de la ville où des tirs résonnent, selon des images de l'AFP. Des combattants tribaux tirent en l'air dans une rue, d'autres circulent à bord de camionnettes.

"Tout autour de moi, toutes les maisons ont été brûlées. On n'a pas de nourriture, pas d'eau. Les communications sont coupées : pas internet, pas de téléphone, rien. C'est un siège. Faites quelque chose, on va tous se faire tuer", relate une habitante druze de Soueïda, dans un message transmis à franceinfo, avant que le réseau ne fonctionne plus.

D'après l'Observatoire syrien des droits de l'homme, 588 Druzes sont morts, dont 326 combattants et 262 civils, y compris 182 "exécutés sommairement par des membres [des forces relevant] des ministères de la Défense et de l'Intérieur" aux premiers jours des combats. Parmi les morts figurent également 312 membres des forces du gouvernement et 21 combattants bédouins, dont trois civils "exécutés sommairement par des combattants druzes", selon l'ONG. Par ailleurs, 15 membres des forces gouvernementales ont été tués dans des frappes israéliennes, ajoute cette source.

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