Armes chimiques : sous pression, le régime syrien autorise l'ONU à enquêter
Un accord conclu avec le gouvernement syrien entre "en vigueur immédiatement" pour permettre aux inspecteurs de l'ONU de se rendre sur les lieux de l'attaque chimique présumée de mercredi, situés près de Damas.
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Le régime syrien cède-t-il à la pression internationale ? Le ministère syrien des Affaires étrangères, cité par la télévision nationale, a annoncé, dimanche 25 août, que le pouvoir syrien acceptait que des inspecteurs de l'ONU enquêtent près de Damas, la capitale de la Syrie, sur les lieux de l'attaque chimique présumée. Samedi, le régime du président Bachar Al-Assad a martelé n'avoir "jamais utilisé d'armes chimiques".
Mercredi, une offensive a été lancée dans des secteurs aux mains des rebelles, à la périphérie de Damas. L'opposition a évoqué 1 300 morts et accusé le régime, qui a catégoriquement démenti, d'avoir mené l'attaque avec des gaz toxiques. Samedi, deux ONG ont recensé plus de 300 morts par "gaz toxique".
Que prévoit l'accord ?
"Un accord a été conclu aujourd'hui à Damas entre le gouvernement syrien et les Nations unies (...) pour permettre à l'équipe des Nations unies, dirigée par le professeur Aake Sellström, d'enquêter sur les allégations d'usage d'armes chimiques dans la province de Damas", a annoncé le ministère syrien des Affaires étrangères. Cet accord "entre en vigueur immédiatement", a-t-il précisé.
Les inspecteurs de l'ONU sont déjà en Syrie depuis le 18 août, mais ils n'avaient jusqu'à présent pas l'autorisation de se rendre sur ces sites-là, situés en périphérie de la capitale. Les Nations unies ont précisé que "la mission se prépare à mener des activités d'enquête sur place, à compter du lundi 26 août".
Le secrétaire général Ban Ki-moon "note que le gouvernement syrien affirme qu'il fournira la coopération nécessaire y compris le respect de la cessation des hostilités aux endroits relatifs à l'incident" du 21 août. Mais pour les Etats-Unis, l'accès proposé à l'ONU n'est pas "crédible". "Si le régime n'avait rien à cacher et voulait prouver au monde qu'il n'avait pas eu recours à des armes chimiques au cours de cet incident, il aurait mis un terme à ses attaques et offert un accès immédiat à l'ONU il y a cinq jours", a accusé dimanche un responsable américain.
Comment a-t-il été conclu ?
Ce feu vert est donné 24 heures après l'arrivée à Damas d'une émissaire de l'ONU, la haute représentante des Nations unies pour le désarmement, Angela Kane. L'accord a été conclu lors d'une rencontre, dimanche, entre Angela Kane et le ministre syrien des Affaires étrangères. Walid Mouallem a par ailleurs assuré que la Syrie était "disposée à coopérer avec l'équipe des inspecteurs pour prouver que les allégations des groupes terroristes [les rebelles selon lui] sur l'utilisation par les troupes syriennes d'armes dans la région de la Ghouta orientale [étaient] mensongères".
Dans quel contexte ?
Cet accord intervient alors que la communauté internationale semble de plus en plus convaincue que les autorités syriennes sont responsables d'une attaque présumée aux armes chimiques. Le président français François Hollande a estimé qu'il y avait "un faisceau d'évidences" indiquant que l'attaque du 21 août était "de nature chimique" et que "tout conduisait à considérer" que le régime en était "responsable". Dimanche aussi, le pape François a appelé à faire "cesser le bruit des armes" en Syrie.
De leur côté, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne examinent des options militaires contre le régime. "Il y a très peu de doutes actuellement qu'une arme chimique a été utilisée par le régime syrien contre des civils dans cet incident", a expliqué dimanche un responsable américain.
Toutefois, l'Iran, fidèle allié du régime syrien, a une nouvelle fois mis en garde les Etats-Unis. Le pays a averti qu'ils auraient à subir de "dures conséquences" en cas d'intervention militaire. La Russie, "satisfaite" dimanche de l'accord donné par Damas à une enquête de l'ONU, a mis en garde ceux qui envisageraient une option militaire en Syrie contre une "erreur tragique".
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