La France a rapatrié dix mineurs et trois femmes qui se trouvaient dans les camps du nord-est de la Syrie

Parmi les trois femmes, deux ont été placées en garde à vue et la troisième, faisant l'objet d'un mandat d'arrêt, va être présentée à un juge d'instruction.

Article rédigé par franceinfo
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Des personnes passent devant des tentes dans le camp d'al-Hol, dans le nord-est de la Syrie, le 25 août 2020. (DELIL SOULEIMAN / AFP)
Des personnes passent devant des tentes dans le camp d'al-Hol, dans le nord-est de la Syrie, le 25 août 2020. (DELIL SOULEIMAN / AFP)

La France a procédé, mardi 16 septembre, à "une opération de retour sur le territoire national d'enfants français et de mères qui se trouvaient dans les camps" de prisonniers jihadistes dans le nord-est de la Syrie, a annoncé le ministère des Affaires étrangères. Au total, dix mineurs et trois femmes, de nationalité française et âgées de 18 à 34 ans, sont rentrés. Deux d'entre elles ont été placées en garde à vue. La troisième femme fait l'objet d'un mandat d'arrêt et "sera présentée à un juge d'instruction" mardi, ajoute le Parquet national antiterroriste (Pnat).

"Les mineurs ont été remis aux services chargés de l’aide sociale à l’enfance et feront l’objet d’un suivi médico-social", précise encore le ministère des Affaires étrangères. Le Parquet national antiterroriste "assurera le suivi centralisé des mineurs concernés, en lien avec les parquets territoriaux".

"Un immense et indescriptible soulagement"

En juin, quelque 120 enfants et une cinquantaine de femmes françaises étaient encore retenus dans ces camps syriens, selon le Collectif des familles unies, qui rassemble leurs proches. Après ce rapatriement nocturne, ce collectif a rediffusé sur X mardi matin son message habituel dénonçant la détention sur place d'enfants "coupables de rien" dans "des conditions indignes".

"Pour les familles qui attendaient leurs petits-enfants, neveux et nièces depuis plus de six
ans, c'est un immense et indescriptible soulagement", a réagi, dans un communiqué consulté par franceinfo, Marie Dosé, l'avocate de plusieurs femmes et enfants détenus en Syrie. Elle précise que parmi les trois femmes rapatriées, figure une jeune majeure.

Marie Dosé déplore, par ailleurs, que "la France laisse derrière elle 110 autres enfants français, toujours détenus dans le camp Roj depuis plus de six ans", mais aussi "des jeunes filles arrivées dans le camp Roj à l'âge de douze ou treize ans et qui, devenues majeures, appellent en vain à leur rapatriement", ainsi que "cinq jeunes majeurs, tous gravement malades et en grande souffrance psychologique, emmenés de force par leurs parents en zone de guerre lorsqu'ils étaient enfants".

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