Intervention en Syrie : le casse-tête d'un vote au Parlement français en trois actes
La décision surprise de Barack Obama de consulter le Congrès avant de lancer des frappes aériennes en Syrie bouleverse la donne pour son allié François Hollande, sous pression pour organiser à son tour une consultation.
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Il l'a prévenu par téléphone. Barack Obama a pris le soin d'informer François Hollande avant d'annoncer sa décision d'avoir recours au Congrès pour autoriser une intervention militaire en Syrie. Le président américain a beau s'être dit toujours aussi "déterminé" à punir le régime de Bachar Al-Assad pour avoir franchi "la ligne rouge" en matière d'armes chimiques, ce revirement bouleverse la donne pour son homologue français. François Hollande, contraint d'attendre le verdict des élus américains, est sous pression pour organiser à son tour une consultation des parlementaires. Retour sur un casse-tête en trois actes.
Acte 1 : l'opposition française réclame un vote au Parlement
Avant même le rejet britannique d'une intervention au Syrie, l'exécutif français avait annoncé la tenue d'une session extraordinaire du Parlement (Assemblée nationale et Sénat) sur la crise syrienne, mercredi 4 septembre. Mais à la différence du débat en Grande-Bretagne, celui qui doit se dérouler en France ne sera pas suivi d'un vote. Selon l'article 35 de la Constitution, le gouvernement n'est tenu d'informer le Parlement que trois jours au plus tard après le début d'une intervention militaire. Rien ne l'oblige à organiser ce vote de confiance. Rien ne l'en empêche non plus.
Reste que cette consultation, l'opposition la reclame désormais à cor et à cri. Immédiatement après la déclaration de Barack Obama, Jean-Louis Borloo, le patron de l'UDI est monté au créneau. "Le Président français doit faire de même et organiser après le débat, un vote formel au Parlement", écrit l'ancien ministre dans un communiqué. Suivent François Bayrou (MoDem), André Chassaigne (Front de gauche), le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) et Christian Jacob, chef de file des députés UMP. Trois jours après avoir approuvé l'attitude de François Hollande dans ce dossier, François Copé prend à son tour nettement ses distances, souligant qu'"avant toute décision, il faut attendre les conclusions des inspecteurs de l'ONU". Le patron de l'UMP appelle aussi à un vote sur la question.
Acte 2 : l'exécutif tente de calmer le jeu en convoquant les parlementaires
Face à la fronde des parlementaires, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault appelle personnellement leur responsables dimanche, pour les inviter à Matignon le lendemain à 17 heures à Matignon. Objectif : les informer de la situation en Syrie.
Seront reçus, en présence des ministres Laurent Fabius (Affaires étrangères) et Jean-Yves Le Drian (Défense), les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat, Jean-Pierre Bel et Claude Bartolone, ainsi que les présidents des commissions de la Défense et des Affaires étrangères des deux chambres et tous les chefs des groupes politiques (majorité et opposition) de l'Assemblée et du Sénat.
Acte 3 : Harlem Désir jette de l'huile sur le feu en évoquant "l'esprit munichois" de l'opposition
"Je ne voudrais pas que les mêmes qui recevaient M. (Bachar) Al-Assad un 14 juillet montrent aujourd'hui un esprit munichois face à ces atrocités." Invité sur Radio J, le premier secrétaire du PS compare les réserves de l'opposition sur une intervention en Syrie à la lâcheté dont avaient fait preuve la France, le Royaume-Uni et l'Italie face à l'Allemagne d'Hitler en septembre 1938, abandonnant la Tchécoslovaquie dans l'espoir, vain, d'éviter la guerre. Il fait aussi allusion à une visite controversée en France du dictateur syrien sous le quinquennat Sarkozy en 2008.
Les réactions outrés des intéressés ne se sont pas faites attendre. Christian Jacob, chef de file des députés UMP, a aussitôt demandé à François Hollande et Jean-Marc Ayrault de condamner "les propos ignobles et d'une extrême gravité" de Harlem Désir.
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