Après l'attentat de Beyrouth, le conflit syrien menace le Liban
L'explosion a fait huit victimes et 86 de blessés, selon les autorités. Le chef des renseignements de la police libanaise fait partie des victimes.
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PROCHE-ORIENT – Le chef des renseignements de la police libanaise, Wissam Al-Hassan, a été tué vendredi dans un attentat à la voiture piégée, à Beyrouth, au Liban. Bilan : huit victimes 86 blessées et la recrudéscence des tensions entre les forces politique du pays, sur fond de crise syrienne.
Que sait-on de l'attentat ?
L'explosion, qui a eu lieu à une heure de pointe dans une rue située près de la place Sassine, dans le quartier chrétien d'Achrafieh (est de la ville), a provoqué d'énormes destructions et des scènes de panique. Un photographe de l'AFP a vu deux immeubles dévastés, ainsi qu'un bâtiment en feu et de nombreux balcons effondrés.
Les volontaires de la Croix-Rouge ont fait sortir des blessés, le visage et le corps ensanglantés. Dans les rues, des carcasses de voitures calcinées étaient visibles et des vitres brisées jonchaient le sol. Des pompiers et des membres de la défense civile sont à la recherche d'éventuelles victimes dans les immeubles.
Pourquoi la Syrie est-elle mise en cause ?
L'attaque a été condamnée par Damas, qui évoque un attentat "terroriste" et "lâche". Toutefois, les regards se portent sur la Syrie vosisine. L'explosion s'est produite à une heure de pointe à 200 mètres d'un bureau des Kataëb (Phalanges), le parti chrétien de l'opposition libanaise hostile au régime syrien de Bachar Al-Assad. Quant au chef des renseignements des Forces de sécurité intérieure (FSI) tué dans l'attentat, Wissam Al-Hassan, il était à la tête d'enquêtes impliquant Damas.
"Le régime syrien n'est pas étranger à ce genre d'explosions, c'est un attentat politique par excellence", a indiqué le député Nadim Gemayel, membre de l'opposition libanaise hostile à Damas. "Après avoir brûlé la Syrie, Assad veut maintenant incendier toute la région", a affirmé le chef politique de la communauté druze, Walid Joumblatt, au quotidien L'Orient Le Jour. Enfin, le chef de l'opposition libanaise, Saad Hariri, a lui-même accusé "Bachar al-Assad d'avoir assassiné Wissam al-Hassan, le garant de la sécurité des Libanais".
Quelles conséquences sur la sécurité intérieure ?
Quelques heures après l'attaque ayant causé la mort du général Wissam al-Hassan, des dizaines d'hommes armés en colère ont attaqué à la roquette le bureau d'Al-Tawhid, groupuscule sunnite mais proche du Hezbollah chiite, à Tripoli, la grande ville du nord du Liban.
Le cheikh Abdel Razzak al-Asmar, membre d'Al-Tawhid a été tué à l'aube dans ces échanges, a indiqué à l'AFP un responsable des services de sécurité. Samedi, des routes étaient encore coupées à Beyrouth et dans des régions libanaises à majorité sunnite. Des dizaines de partisans du chef de l'opposition hostile au régime syrien, Saad Hariri, ont coupé la circulation en brûlant des pneus dans plusieurs localités de l'est, le nord et le sud du Liban en signe de protestation.
Cet attentat pourrait marquer un peu plus l'arrivée du conflit syrien au Liban, où la classe politique est divisée entre partisans et adversaires du régime syrien. "Il y a clairement un risque d'embrasement", a affirmé à Europe 1 le géopolitologue Frédéric Encel, pour qui l'attentat peut aussi "être l'oeuvre du Hezbollah".
Quelles conséquences politiques ?
Le gouvernement s'est réuni en urgence samedi à Beyrouth alors que l'opposition libanaise l'a appelé à démissionner. Le Hezbollah chiite y joue en effet un rôle prédominant."Le maintien de ce gouvernement offre la plus grande protection et couverture aux criminels pour ce complot criminel", a affirmé Ahmad Hariri, un porte-parole de l'opposition, à l'issue d'une réunion urgente.
La Syrie, ancienne puissance de tutelle au Liban, a déjà été pointée du doigt pour la série d'assassinats de personnalités libanaises hostiles à Damas en 2005 et 2008.
Comment réagit la communauté internationale ?
Cette propagation était redoutée, notamment par le secrétaire général de l'ONU. Ban Ki-moon s'était déclaré jeudi "très inquiet de l'impact de la crise syrienne sur le Liban", soulignant l'aggravation des tensions à la frontière et la poursuite d'un "trafic d'armes dans les deux sens".
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