: Vidéo "C'est comme si j'avais ouvert une fenêtre" : deux étudiantes venues d'Israël et de Gaza racontent leur correspondance au milieu de la guerre
Pendant un an et demi, malgré la violence de la guerre, Tala Albanna et Michelle Almazak se sont écrit régulièrement. Des échanges que l'on peut retrouver dans un livre publié par le journaliste Dimitri Krier.
Comment échanger lorsque l'on vit de part et d'autre d'un "mur de haine" ? Même si elles ont grandi à une dizaine de kilomètres l'une de l'autre, entre la ville de Gaza et celle de Sdérot (Israël), Tala Albanna et Michelle Almazak vivaient dans des mondes très éloignés. Mais en mars 2024, quelques mois après les attaques du 7-Octobre et l'offensive israélienne, ces deux étudiantes en droit international commencent à s'écrire par l'entremise d'un journaliste français du Nouvel Obs, Dimitri Krier. Ce dernier en a tiré un livre : Nos cœurs invincibles (éd. Flammarion).
Avant d'écrire à Michelle, Tala avait connu "une mauvaise expérience", alors qu'elle était évacuée de Gaza par "des soldats israéliens très durs et inhumains". De son côté, Michelle sentait qu'il y avait "beaucoup d'aveuglement" en elle concernant la vie dans la bande de Gaza. Leurs premières lettres ont été franches. "A Gaza, on est élevés pour vous haïr, vous n'êtes rien d'autre que des voleurs de maison, des auteurs de massacres..." décrit la Palestinienne. "Tala, qu'as-tu ressenti le 7-Octobre ? Que pensent les habitants de Gaza de ces victimes innocentes ?" lui écrit de son côté la jeune Israélienne.
Un an et demi de correspondance
Au fil de leurs échanges, les deux étudiantes en apprennent rapidement se connaître et voient leurs certitudes s'effriter. "J'ai l'impression d'avoir gagné en intelligence émotionnelle et sociale, confie Tala. C'est comme si j'avais ouvert une fenêtre depuis laquelle je ne pouvais pas voir auparavant." Un sentiment partagé par sa correspondante. "Ce qui m'a le plus surpris, c'est à quel point nous avons des choses en commun toutes les deux, même au niveau personnel, même des petites choses de la vie", raconte Michelle.
Dans un contexte extrêmement violent, marqué par la mort de milliers de personnes dans la bande de Gaza et des tirs de roquettes en représailles à l'offensive israélienne, les deux jeunes femmes maintiennent le dialogue pendant 18 mois.
"C'est normal de blâmer l'autre camp pour ce qu'on a perdu et pour la souffrance que l'on endure. Le tournant pour moi a été quand Michelle a admis mes sentiments et qu'elle a reconnu le droit de mon peuple à exister, à avoir des droits, une souveraineté."
Tala, étudiante palestiniennesur franceinfo
"Pour moi, il était important de voir que Tala a des valeurs similaires aux miennes, même quand on parle de cette attaque contre des Israéliens innocents et du fait que c'était mal. C'était bouleversant de réaliser cela, de m'en rendre compte, de voir qu'elle a beaucoup de compassion", confie pour sa part Michelle.
Accordées sur les mesures à mettre en place pour mettre fin à la spirale de la violence, les deux étudiantes comptent bien poursuivre leur dialogue. Michelle depuis Israël et Tala depuis l'Irlande, où elle a obtenu une bourse pour étudier, loin de chez elle et de la guerre dans la bande de Gaza.
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