Témoignages "Le gouvernement a oublié, pas nous" : l'espoir des soutiens de deux otages israéliens retenus depuis dix ans par le Hamas

Avera Mengitsu et Hicham Al-Sayed ont respectivement été enlevés en 2014 et en 2015. Ils figurent sur la liste des otages libérables, samedi, à la faveur de l'échange entre otages israéliens et prisonniers palestiniens avec le Hamas.

Article rédigé par franceinfo - William de Lesseux
Radio France
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Temps de lecture : 3min
Sur la place des otages de Tel Aviv, le portrait d'un des deux otages, Avera Mengitsu, au premier plan sur la table, a été réimprimé ces derniers jours, en prévision de sa sortie de Gaza. (WILLIAM DE LESSEUX / RADIO FRANCE)
Sur la place des otages de Tel Aviv, le portrait d'un des deux otages, Avera Mengitsu, au premier plan sur la table, a été réimprimé ces derniers jours, en prévision de sa sortie de Gaza. (WILLIAM DE LESSEUX / RADIO FRANCE)

Les échanges de prisonniers dans le cadre du cessez-le-feu à Gaza se poursuivent. Le Hamas doit relâcher quatre nouveaux otages israéliens samedi 25 janvier contre des prisonniers palestiniens. Les noms de quatre Israéliennes doivent être annoncés par le groupe armé.

En tout, à la fin des six semaines de la première phase du cessez-le-feu, 33 israéliens mis au secret doivent retrouver la liberté. Parmi eux figurent les noms de deux hommes, qui n’ont pas été enlevés le 7 octobre 2023 mais il y a plus de dix ans, en 2014 et en 2015. Ce sont les otages du Hamas abandonnés jusqu'ici par Israël. La perspective de leur libération suscite de l’espoir à Tel-Aviv.

"Ne me laissez pas de l’autre côté"

Sur la place des otages, Micky tient le stand de rubans jaunes et d’affiches. Sur l'une d'elles, elle montre le visage d’Avera Mengistu : "On a trouvé son poster si vous en voulez un ! dit la volontaire. La légende en hébreu à côté de lui veut dire 'ne me laissez pas de l’autre côté.''  Avera Mengitsu, un falacha (nom donné à la communauté éthiopienne d’Israël), âgé de 38 ans désormais, est entré dans la bande de Gaza à pied et de son plein gré en 2014. Il n’en est jamais revenu.

"Il y a une culture ici qui fait qu’on ne laissera personne derrière."

Micky, volontaire sur la place des otages de Tel Aviv

à franceinfo

Le même scénario s'est produit un an plus tard pour l’autre captif, Hicham Al-Sayed, aujourd’hui âgé de 35 ans, dont la photo est accrochée sur une tente sur la place des Otages de Tel-Aviv. Tous les deux sont décrits comme psychologiquement instables par leurs proches. "Je veux croire qu’ils reviendront à la maison, aussi longtemps que la trêve tiendra. Ce sont deux otages et Israël n’oublie jamais son peuple. Aucun n’a été oublié", affirme Micky.

Et pourtant rien ne s’est passé, déplorent Tamar et Noam qui marchent sur cette place comme tous les jours. "C’est vrai qu’on a répété leur nom, on a mené des actions… Peut-être pas assez, s’il a fallu attendre jusqu’à maintenant", regrette l'une. "Je pense que le gouvernement a oublié. Mais les gens, non. Et c’est ce qui me donne de l’espoir ! On veut que tout le monde revienne !", assure l'autre.

L'État israélien montré du doigt

Que les deux hommes soient toujours captifs du Hamas révèle une impuissance au sommet de l’État, dénonce Gal : "C’était la responsabilité du gouvernement de les faire libérer il y a longtemps, et on ne l’a pas fait. Ils ont été négligés. Je pense que c’est ce qui arrive quand vous faites partie d’une minorité : l’un d’entre eux est éthiopien, l’autre est arabe ! Ils n’ont pas eu l’attention qu’ils auraient dû avoir. Leurs familles méritent leur retour le plus vite possible."

Rien n’assure que les deux hommes ne reviennent de Gaza vivants. En plus de dix ans, seules quelques rares preuves de vies ont filtré.

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