: Reportage "Nous cherchons désespérément comment continuer" : comment l’UNRWA se prépare à la fin de ses activités dans les territoires palestiniens occupés
L'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens sera interdite à partir de la fin du mois de janvier, après le vote de deux lois au Parlement israélien. Sans cet appui de l'État hébreu, l'UNRWA est directement menacée, ce qui risque d'aggraver la crise humanitaire sur place.
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L’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens dispose de deux mois pour faire ses valises. Depuis le vote de deux lois au Parlement israélien fin octobre, les jours de l’UNRWA sont comptés. Sans l’appui de l’État hébreu, ses employés ne pourront plus apporter leur aide aux Palestiniens du Liban, de Syrie, de Jordanie, de Gaza et des territoires occupés. Dans l’enclave, la crise humanitaire déjà dramatique va s’aggraver. En Cisjordanie, des milliers d’enfants et d’adolescents vont être abandonnés à leur sort.
Sur les 700 écoles gérées par l'UNRWA, près d'une centaine sont en Cisjordanie. "Ce n'est pas logique de fermer, estime Ahmad, 17 ans, qui doit terminer sa formation de peintre en bâtiment à la fin de l'année. Je suis venu ici pour étudier en espérant un avenir meilleur. Je ne sais pas ce que je vais faire si je ne parviens pas à gagner ma vie."
Ahmad est originaire de Tulkarem, au nord-ouest de la Cisjordanie. Comme plus de 350 étudiants, il apprend son futur métier au centre de formation du camp de réfugiés de Kalandia, 80 kilomètres plus au sud. "Ma principale préoccupation, c'est l'avenir de ces enfants, explique Baha Awad, responsable des filières professionnelles. S'ils ne sont plus formés ici, ils seront à la rue. Et qu'est-ce qu'ils vont pouvoir faire ? Ils seront exploités et pourraient être impliqués dans le conflit."
"Qui d'autre, à part l'UNRWA, propose des formations gratuites à ses enfants ? Sans but dans leur vie ni métier, qu'est-ce qu'ils vont faire ? On les met en danger."
Baha Awad, responsable des filières professionnelles à l'UNRWAà franceinfo
Pour le moment, les dirigeants de l'UNRWA ne savent pas ce qu'il se passera dans deux mois. "On n'est pas dans une optique de l'anticipation de l'inacceptable, ajoute-t-il. Qu'est ce qui peut arriver si ça s'arrête ? On n’entend rien là-dessus. On entend juste : 'Arrêtez, arrêtez le travail'. L'UNRWA, ça ne marche pas comme ça."
Des écoles et des centres de santé menacés
"Les enfants sont très inquiets, les parents aussi, et tout le monde se pose des questions, s'alarme Jonathan Fowler, porte-parole de l'agence. Qu'est ce qui va nous arriver ? C'est une question malheureusement sans réponse parce que nous ne savons pas les intentions de mise en œuvre ou pas. Si on imagine le pire, c'est que l'agence doit s'arrêter complètement. C'est quoi les solutions ? Dans ce cas-là, il n'y en a pas. Nous cherchons désespérément comment continuer et c'est tout."
Et puis, il y a un enjeu financier. Depuis la suspension de la contribution américaine au budget de l'UNRWA il y a huit mois, l'agence tire la langue. Sans nouveaux fonds, des écoles et des centres de santé devront fermer dans les prochaines semaines.
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