Marche pro-palestinienne vers Gaza : "Le but est de faire pression sur nos pays respectifs", explique un militant suisse

Cette "marche mondiale vers Gaza" a pour objectif de rallier pacifiquement la frontière entre l'Egypte et Gaza. Samuel Crettenand explique cette initiative, dont il est le coordinateur.

Article rédigé par franceinfo - Martin Dumas Primbault
Radio France
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Temps de lecture : 3min
Des participants à la marche vers Gaza avant de partir pour l'Egypte depuis l'aéroport de Schiphol, aux Pays-Bas. (RAMON VAN FLYMEN / ANP MAG via AFP)
Des participants à la marche vers Gaza avant de partir pour l'Egypte depuis l'aéroport de Schiphol, aux Pays-Bas. (RAMON VAN FLYMEN / ANP MAG via AFP)

Plusieurs milliers de personnes sont attendues en Égypte jeudi 12 juin, pour une marche pro-palestinienne vers Gaza. Certains de ces marcheurs sont arrivés dès mardi soir, dont Samuel Crettenand, militant suisse et coordinateur de l’initiative qui vise à briser le siège autour de l'enclave palestinienne. Il témoigne d’une surveillance étroite des autorités égyptiennes, qui n'ont, pour l'heure, pas donné leur feu vert officiel alors que toute manifestation est interdite dans le pays depuis plus de dix ans. Plus de 200 militants ont ainsi été interpellés à leur hôtel ou retenus à l'aéroport du Caire, selon un porte-parole du collectif organisateur. Cette marche, dont le départ est prévu vendredi matin, doit arriver selon les organisateurs le 15 juin à Rafah. 

Dès mardi soir, quelques-uns des premiers militants arrivés par avion avaient déjà été interpellés, à l'hôtel ou à l'aéroport, par la police égyptienne. "Toutes les personnes qui ont été interrogées ou sur lesquelles il y a eu des enquêtes sont libres. On n'est pas là pour cibler le gouvernement égyptien. On est très conscients, les organisateurs de ce rassemblement, que c'est un génocide occidental. Donc le but est de faire pression sur nos pays respectifs", assure Samuel Crettenand. Le militant appelle à une coopération étroite pour éviter tout débordement avant le départ vers le désert du Sinaï. 

"On appelle les autorités égyptiennes à nous tendre la main" 

Pour le militant suisse, la sécurité des participants est une priorité. Il en appelle à la collaboration des autorités locales. "On appelle les autorités égyptiennes à nous tendre la main pour pouvoir mettre en place cette sécurité. On n'a pas de feu vert, mais on n'a pas de feu rouge. Le mouvement est en place, tant qu'on n'a pas un blocage strict des autorités égyptiennes, on continue notre planning de partir en bus et de rentrer dans le Sinaï", explique-t-il. Dans un communiqué publié mercredi soir, le ministère égyptien des Affaires étrangères conditionne tout accès à la frontière avec Gaza à l'octroi d’une autorisation préalable, sans donner plus de détails.

Cette "marche mondiale vers Gaza" a pour but, selon son site internet, "de négocier l'ouverture du terminal de Rafah avec les autorités égyptiennes, en collaboration avec les ONG, les diplomates et les organisations humanitaires." Ces militants espèrent rester à Rafah du 15 au 19 juin, s'ils obtiennent l'autorisation des autorités égyptiennes, avant de rentrer au Caire. Israël a exigé de l'Egypte qu'elle bloque cette marche, ainsi qu'une caravane baptisée Soumoud (résistance en arabe), un convoi composé de militants tunisiens, algériens, marocains et mauritaniens également en route vers Gaza.

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