Guerre entre le Hamas et Israël : un journaliste palestinien, interprète et fixeur pour Radio France, tué dans un bombardement
Roshdi Sarraj est mort dimanche dans un bombardement israélien sur un quartier de Gaza Ville. Il travaillait avec les correspondants et envoyés spéciaux de Radio France depuis mai 2021. Deux d'entre eux lui rendent hommage.
/2023/10/22/rs-a-gaza-6535257f59548638940517.jpg)
Il était né en 1992 à Londres. Roshdi Sarraj est mort à 31 ans, dimanche 22 octobre, dans un bombardement israélien sur le quartier de Tel Al Hawa, un quartier de Gaza Ville. Il travaillait avec les correspondants et envoyés spéciaux de Radio France depuis mai 2021, date de la précédente guerre entre le Hamas et Israël.
À l'origine photo-reporter, avec son épouse et plusieurs amis, il avait fondé l'agence de presse Ain Media qui employait des rédacteurs, cameramen, photographes, monteurs, éditeurs visuels. C'est une agence très sérieuse, sollicitée par Netflix pour tourner des séquences de documentaires, qui ouvrait ses locaux aux correspondants de Radio France lors de leurs reportages à Gaza.
Indépendant d'esprit, ouvert sur le monde, capable de prendre beaucoup de hauteur par rapport à l'interminable conflit israélo-palestinien, Roshdi était un fixeur complet : il nous conduisait, nous trouvait les interlocuteurs intéressants, traduisait leurs propos de l'arabe vers l'anglais, savait prendre en main une interview s'il sentait que l'interlocuteur nous perdait ou essayait de nous détourner du sujet, expliquait la situation, regardait les médias arabes, décryptait ce qui se passait, conscient des attentes des journalistes étrangers mais aussi des pressions permanentes du Hamas.
"Je ne sortirai de Gaza que par le ciel"
Malgré les dangers encourus en temps de guerre (l'un de ses collègues avait été tué par l'armée israélienne lors de reportages sur une "marche du retour" en 2018 et un autre il y a deux semaines) il avait préféré rester chez lui dans le nord de la bande de Gaza, expliquant que sa famille avait fui Jaffa (aujourd'hui en Israël) en 1948 et qu'il ne voulait pas revivre une deuxième Nakba. Sur les réseaux sociaux, il continuait à documenter ce qui se passait à Gaza en publiant des photos des bombardements.
Son métier, Roshdi Sarraj le faisait avec la plus grande humilité, la plus grande des douceurs, le plus grand professionnalisme. Il était attentif aux autres, posait la bonne question à la bonne personne, sans en faire des tonnes, sans misérabilisme, mais sans rien atténuer de l’horreur des faits. Il savait détendre l’atmosphère quand nous passions des journées exténuantes à crapahuter du nord au sud de Gaza, à entendre des choses qui font mal.
Il disait aussi qu'avec sa femme et son bébé de onze mois (blessées lors de la frappe d'hier) il préférait rester chez lui et mourir dignement dans un lieu familier plutôt que dans la poussière au bord d'une route. "Je ne sortirai de Gaza que par le ciel" avait-il écrit.
À regarder
-
Que disent les images de l'incarcération de Nicolas Sarkozy ?
-
Algospeak, le langage secret de TikTok
-
Une Russe de 18 ans en prison après avoir chanté des chants interdits dans la rue
-
"Avec Arco, on rit, on pleure..."
-
Wemby est de retour (et il a grandi)
-
Arnaque aux placements : la bonne affaire était trop belle
-
Une tornade près de Paris, comment c'est possible ?
-
La taxe Zucman exclue du prochain budget
-
Un ancien président en prison, une première
-
Normes : à quand la simplification ?
-
La Terre devient de plus en plus sombre
-
Cambriolage au Louvre : d'importantes failles de sécurité
-
Louis Aliot, vice-président du RN, et les "deux sortes de LR"
-
Nicolas Sarkozy incarcéré à la prison de la Santé
-
Décès d'une femme : les ratés du Samu ?
-
Louvre : cambriolages en série
-
Grues effondrées : tornade meurtrière dans le Val d'Oise
-
De nombreux sites paralysés à cause d'une panne d'Amazon
-
Hong Kong : un avion cargo quitte la piste
-
Quand Red Bull fait sa pub dans les amphis
-
Ces agriculteurs américains qui paient au prix fort la politique de Trump
-
ChatGPT, nouveau supermarché ?
-
Eléphants : des safaris de plus en plus risqués
-
Concours de vitesse : à 293 km/h sur le périphérique
-
Églises cambriolées : que deviennent les objets volés ?
-
Quel était le système de sécurité au Louvre ?
-
La Cour des comptes révèle les failles de sécurité du musée du Louvre
-
Cambriolage du Louvre : ces autres musées volés
-
Cambriolage au Louvre : l'émotion et la colère de Stéphane Bern
-
Famille royale : Andrew, le prince déchu
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter