Guerre dans la bande de Gaza : ce que l'on sait de la frappe israélienne contre une école de l'ONU qui a fait au moins 37 morts
L'armée israélienne assure avoir éliminé "plusieurs terroristes". Des journalistes et témoins rapportent qu'un grand nombre de femmes, d'enfants et de personnes âgées figurent parmi les victimes.
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Une école de l'ONU volontairement visée. L'armée israélienne a revendiqué, jeudi 6 juin, une frappe aérienne contre un établissement scolaire de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) dans la bande de Gaza, qui a fait au moins 37 morts, selon un bilan transmis par l'hôpital Al-Aqsa de Deir el-Balah. Après huit mois de guerre dans l'enclave palestinienne, déclenchée par une attaque terroriste sans précédent du Hamas le 7 octobre sur le sol israélien, cette école, comme de nombreux bâtiments de l'UNRWA à Gaza, avait été transformée en abri pour la population civile déplacée par les combats. Voici ce que l'on sait de cette attaque meurtrière.
Israël revendique une frappe "précise"
Pour l'armée israélienne, qui reconnaît avoir lancé l'attaque, l'établissement visé servait de refuge au Hamas. "Des avions de combat de l'armée (...) ont mené une frappe précise sur une base du Hamas située à l'intérieur d'une école de l'UNRWA dans la région de Nousseirat", a écrit l'armée dans un communiqué, affirmant avoir ainsi éliminé "plusieurs terroristes" ayant pris part selon elle à l'attaque du 7 octobre.
De très nombreux bâtiments de l'UNRWA dans la bande de Gaza ont été transformés en abris pour la population civile de ce territoire palestinien. L'UNRWA assure que la plupart de ses écoles abritant des déplacés ont été touchées par les combats et que certaines ont été entièrement détruites. L'armée israélienne accuse les combattants du Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, de se cacher dans ces bâtiments. Le Hamas a nié ces accusations à plusieurs reprises.
Le bilan humain est très lourd
L'hôpital Al-Aqsa de Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, a annoncé dans la matinée un bilan de 37 morts dans la frappe israélienne nocturne contre une école de l'UNRWA. Hani Mahmoud, journaliste pour Al-Jazeera présent sur place, a déclaré qu'un grand nombre de femmes, d'enfants et de personnes âgées figuraient parmi les victimes. Le bureau des médias du Hamas a dénoncé "un horrible massacre".
Des murs de l'école ont été détruits, selon un journaliste de l'AFP, qui a vu au sol un amas de tapis, couvertures et matelas, avec des taches de sang. "Nous étions à l'intérieur de l'école et soudain, nous avons été bombardés, les gens ici ont été réduits en morceaux. (...) Ce bâtiment abritait des familles et des jeunes et le bombardement a eu lieu sans avertissement", a raconté un témoin présent au moment de la frappe auprès d'Al-Jazeera.
L'hôpital Al-Aqsa est débordé
"Un nombre considérable de martyrs et de blessés continuent d'affluer à l'hôpital d'Al-Aqsa", situé dans la ville de Deir al-Balah, près de la région visée, a déclaré le bureau des médias du Hamas après la frappe. Selon Al-Jazeera, un porte-parole du mouvement islamiste palestinien a déclaré que l'hôpital Al-Aqsa avait atteint actuellement trois fois sa capacité clinique, et ce alors que les morts et les blessés continuent d'affluer.
Avant cette frappe, l'hôpital avait déjà reçu depuis mardi "au moins 70 morts et plus de 300 blessés, en majorité des femmes et des enfants, à la suite de frappes israéliennes sur les zones centrales de la bande de Gaza", selon l'ONG Médecins sans frontières (MSF).
"L'odeur du sang dans la salle des urgences ce matin était insupportable. Il y a des gens étendus partout, sur le sol, dehors", a décrit Karin Huster, coordinatrice de MSF pour Gaza, sur le réseau social X.
Gabriel Attal appelle à "une solution diplomatique"
Depuis Utah Beach, où se déroulent les commémorations du 80e anniversaire du Débarquement, Gabriel Attal a été invité à s'exprimer sur la situation au Proche-Orient dans les "4 Vérités" sur France 2. "Il faut que cette spirale de la violence s'arrête", a réagi le Premier ministre, avant d'appeler à "une solution diplomatique qui permette un cessez-le-feu".
Confronté aux déclarations du Premier ministre israélien, qui avait comparé le Débarquement et la situation à Rafah, le chef du gouvernement a répondu : "Israël, évidemment, se bat contre le terrorisme et contre le Hamas, responsable d'une des pires tueries que nous ayons connues ces dernières décennies." Et de rappeler que l'Etat hébreu doit "le faire en respectant le droit humanitaire et le droit international".
Le chef de l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, a lui accusé Israël d'avoir mené cette frappe "sans avertissement préalable". "Une autre école de l'UNRWA transformée en abri a été attaquée", a-t-il regretté sur X, précisant que l'agence de l'ONU avait transmis les coordonnées de cette école à l'armée israélienne.
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