En Irak, les travaux débutent pour exhumer un immense charnier où se trouvent des victimes du groupe Etat islamique

Le charnier renferme "des militaires exécutés par le groupe EI", des membres de la minorité yazidie et des habitants de Mossoul, explique un responsable des équipes chargées de l'opération.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le site du puits naturel de Khasfa, près de Mossoul (Irak), lors des premiers travaux d'exhumation d'un charnier, le 17 août 2025. (ZAID AL-OBEIDI / AFP)
Le site du puits naturel de Khasfa, près de Mossoul (Irak), lors des premiers travaux d'exhumation d'un charnier, le 17 août 2025. (ZAID AL-OBEIDI / AFP)

Les autorités irakiennes ont entamé les premiers travaux d'exhumation d'une fosse commune dans le nord de l'Irak, a annoncé un responsable à l'AFP, dimanche 17 août. Ce charnier a été abandonné par le groupe jihadiste Etat islamique. Sous le sable, ses experts ont découvert des crânes humains, a constaté dimanche un correspondant de l'AFP sur ce site près de Mossoul

La métropole représentait l'ancienne place forte des jihadistes, qui avaient enchaîné les exactions après leur percée en 2014, jusqu'à leur mise en déroute fin 2017. Le site du puits naturel de Khasfa, profond d'environ 150 mètres et d'un diamètre de 110 mètres, a été le théâtre en 2016 d'"un des pires massacres" commis par les jihadistes, qui ont exécuté en un seul jour 280 personnes, la plupart des agents du ministère de l'Intérieur, selon les autorités locales. L'Etat a laissé derrière lui en Irak plus de 200 charniers qui pourraient renfermer jusqu'à 12 000 corps, estime l'ONU.

L'accès à la zone rendu difficile

"Il n'y a pas d'estimations précises du nombre de victimes" dans ce charnier, a précisé Ahmed al-Assadi, directeur des équipes chargées d'exhumer les charniers. Des chiffres officiels précédemment évoqués allaient de 4 000 jusqu'à 15 000 personnes – un rapport de l'ONU datant de 2018 assurant qu'il peut s'agir du plus grand du pays. Le charnier renferme "des militaires exécutés par le groupe EI", des membres de la minorité yazidie et des habitants de Mossoul, a précisé le responsable. 

Sur le site d'un charnier de victimes du groupe Etat islamique près de Mossoul (Irak), le 17 août 2025. (ZAID AL-OBEIDI / AFP)
Sur le site d'un charnier de victimes du groupe Etat islamique près de Mossoul (Irak), le 17 août 2025. (ZAID AL-OBEIDI / AFP)

Ahmed al-Assadi a souligné la difficulté d'accéder à ce charnier car des eaux sulfureuses coulent dans les sous-sols et rendent la terre très poreuse. Elles peuvent avoir rongé les squelettes et compliquent aussi pour les médecins légistes le prélèvement d'échantillons ADN, cruciaux pour l'identification des restes humains. 

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