: Reportage "Il est toujours autour de nous" : au Liban, comment le Hezbollah tente de rassembler autour du "martyre" de Nasrallah
Le Hezbollah a ouvert pour la première fois le lieu de la frappe qui a tué son leader à Beyrouth. Le public a été invité à visiter les ruines. Un coup de communication ultra-symbolique.
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"Nous n’accepterons jamais l’humiliation", chantent des milliers de sympathisants du Hezbollah samedi 30 novembre au soir, devant un gigantesque cratère dans la banlieue sud de Beyrouth. C’est ici qu’est mort il y a deux mois leur leader Hassan Nasrallah. Il se trouvait alors dans un bunker souterrain et la frappe israélienne qui le visait le 27 septembre a détruit une série d'immeubles dans ce quartier résidentiel, entraînant la mort de très nombreux civils avec lui.
Les centaines de personnes venues se recueillir sur le site, ouvert pour la première fois au public depuis la frappe, scandent le nom d’Hassan Nasrallah. Imane porte son portrait, elle est en pleurs. "C’est impossible de dire combien il nous manque. Nous l’aimons tant, nous poursuivrons dans sa voie, lance-t-elle. Il n’est pas vraiment parti, il est toujours tout autour de nous."
"Cet endroit est devenu un lieu saint"
Le chef du Hezbollah a été enterré dans un lieu tenu secret, par crainte que ses funérailles ne soient visées par Israël. Une trêve entre Israël et le Hezbollah est entrée en vigueur mercredi, mettant fin à un conflit qui a décapité la formation pro-iranienne et fait près de 4 000 morts au Liban. Le mouvement chiite a annoncé après le cessez-le-feu qu'il préparait des funérailles "populaires", sans toutefois en préciser la date.
En attendant, le Hezbollah façonne Nasrallah en figure quasi divine. L’enjeu est de resserrer sa base sympathisante après la décapitation de son commandement militaire. Hassan a 19 ans. Il a perdu sa maison au sud du Liban, mais pas son dévouement envers le Hezbollah. "Cet endroit est devenu un lieu saint, assure Hassan avec ferveur, l’endroit d'où provient toute notre colère et nos blessures depuis le martyre de Hassan Nasrallah, lui qui luttait pour nous contre l’injustice au Liban".
Un sentiment d’injustice au cœur du discours du Hezbollah à l'après-guerre. Pour garder son influence, le parti-milice offre déjà des compensations aux familles chiites pauvres de retour dans les villages sinistrés. Mettant en avant la mort de son leader dans une guerre meurtrière pour les civils libanais, le Hezbollah se recompose sur de nouveaux traumatismes.
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