Sommet au Danemark : quel traitement pour les intrusions d'avions russes dans l'espace européen ?

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Article rédigé par France 2 - S. Perez, V. Astruc, A. Lay, O. Sauvayre - Édité par l'agence 6Medias
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"Rien n'est exclu en termes de riposte si un avion russe viole à nouveau l'espace aérien", a déclaré Emmanuel Macron, mercredi 1er octobre. Quelle est la doctrine en vigueur et que se passerait-il si l'Union européenne abattait un jour un avion russe ?

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


À Copenhague (Danemark), lors du sommet européen, il y a les sourires pour les photos mais aussi les mots. Car ce déplacement d'Emmanuel Macron marque un virage. "Si la Russie viole de nouveau l'espace aérien européen, rien n'est exclu en termes de riposte", affirme le président français. "Il ne faut avoir aucune faiblesse. Je pense qu'il faut redire que toute personne qui viole l'espace aérien européen est susceptible d'avoir des représailles", a appuyé le chef de l'État devant la presse.

Un consensus préalable entre alliés

Le 19 septembre dernier, trois chasseurs russes ont pénétré l'espace aérien de l'Estonie. Aucune représailles. Mais cela pourrait donc changer et c'est un tournant dans le fonctionnement de l'OTAN. Quelles sont les règles d'engagement actuelles ? Jusqu'à présent, les avions de l'OTAN en patrouille à l'est de l'Europe se contentaient de repousser les appareils russes. C'est ce qu'il s'est passé en Estonie la semaine dernière.

Toute ouverture du feu devait faire l'objet d'un consensus entre les alliés sur la base d'une menace avérée, comme le rappelait le secrétaire de l'OTAN la semaine dernière : "Les décisions pour ouvrir le feu sur un avion sont prises par le commandement en temps réel, en fonction des renseignements que nous obtenons sur la menace", avait souligné Mark Rutte, secrétaire général de l'OTAN.

Plus de flexibilité et des pilotes aguerris

Mais chaque pays qui se sentirait agressé pourrait donc maintenant décider, seul, de représailles. Il y aurait donc plus de flexibilité pour ajuster la réponse ? Oui. Et l'évaluation de la riposte reposerait sur les pilotes aguerris des appareils de l'OTAN envoyés sur zone. "Quand vous avez les trois avions russes qui passent en Estonie mais d'une manière non agressive, ce n'est pas la même chose que si vous avez un avion russe qui met le cap sur je ne sais quelle capitale. Tout repose sur la compréhension, la perception des pilotes. Ce sont eux les yeux et le bras armé de l'autorité militaire et du pouvoir politique", explique le général Jean-Paul Paloméros, ancien chef d'état-major de l'Armée de l'air.

Au sein de l'Union européenne, ce possible changement de cap ne fait pas l'unanimité. Berlin et Rome, notamment, redoutent une escalade avec la Russie.

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