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La mort annoncée du chef djihadiste Mokhtar Belmokhtar

Le gouvernement libyen a annoncé dimanche la mort de ce djihadiste lié à Al-Qaïda. Les Etats-Unis confirment qu’il était visé par une frappe en Libye, mais sans certifier la réussite de l'opération.

franceinfo

Radio France

Publié le 15/06/2015 04:04 Mis à jour le 15/06/2015 08:27

Temps de lecture : 2min

(Le gouvernement libyen annonce la mort de l'Algérien Mokthar Belmokhtar, un chef djihadiste recherché © MaxPPP)

L'Algérien Mokhtar Belmokhtar est une figure de l'insurrection djihadiste en Afrique du Nord et au Sahel. Selon le gouvernement libyen, il a été tué lors d'une frappe américaine en Libye dimanche. Le Pentagone a annoncé dans la nuit de dimanche à lundi qu’il était bien la cible de cette opération aérienne, mais sans confirmer la mort du chef djihadiste âgé de 43 ans.

Une traque américaine et française

Le chef djihadiste aurait été ciblé lors d'une frappe américaine en Libye contre une ferme située sur la côte méditerranéenne à Ajdabiya, à 160 km de Benghazi. Mokhtar Belmokhtar est soupçonné d'avoir orchestré l'enlèvement en 2011 de deux jeunes français à Niamey, tués lors d'une opération pour les sauver. Deux ans plus tard, il fait parler de lui lors de la sanglante prise d'otages sur un site gazier du sud de l'Algérie, qui avait fait 38 morts à In Amenas. Mokhtar BelMokhtar était traqué par les Etats-Unis et par la France.

Un parcours transafricain

Mokhtar Belmokhtar est né en Algérie, mais c'est en Afghanistan que son parcours djihadistes a débuté, lorsqu’il a rejoint les moudjahidines au début des années 90. C’est sur ce territoire qu’il perd un œil à cause d'un éclat d'obus. Il est alors surnommé "Le borgne".

Belmokhtar a tout juste 20 ans. Il rentre alors en Algérie pour combattre, en pleine guerre civile. Son parcours est émaillé d'attaques, de braquages, de contrebande. Puis il se lance dans de nombreuses prises d'otages d'étrangers.

Sur le plan stratégique, il œuvre au rapprochement des djihadistes algériens avec Al-Quaïda, concrétisé en 2007 par la création d’Al-Qaïda au Maghreb islamique. Ce qui ne l’empêche pas ensuite de fonder plusieurs groupes dissidents, qui sévissent à travers tout le Sahel, au Mali, au Niger. Antoine Basbous, politologue, directeur de l'Observatoire des pays arabes, rappelle que Mokhtar Belmokhtar a parcouru "toutes les mouvances djihadistes algériennes du Gia jusqu'à la création de sa propre enseigne" .