: Reportage Viande bionique, machine à vieillir, animaux robotiques... Visite au cœur de l'Exposition universelle 2025 à Osaka

L’Exposition Universelle 2025 ouvre, dimanche 13 avril, pour six mois sur l’île Yumeshima dans la ville japonaise d’Osaka. Cette cité marchande du sud-ouest du Japon avait déjà accueilli ce même évènement en 1970. Quelque 60 millions de visiteurs s’y étaient précipités. 55 ans plus tard, l’engouement est loin d’être le même, bien que l’Expo 2025 ait à nouveau pour ambition de montrer nos vies futures et la société de demain.

Un immense anneau en bois de 20 mètres de haut et 615 mètres de diamètre entoure les pavillons de l’Expo 2025. Architectures un peu folles, matières inhabituelles, plus ou moins futuristes, c'est plutôt réussi et personne n’imaginerait que Yumeshima est une île artificielle d’enfouissement de déchets. À l’intérieur des pavillons, peu de matière, peu d’objets, mais  beaucoup d'écrans géants qui diffusent des vidéos accompagnées de musiques synthétiques.

La science au service de l'homme et de l'environnement

Le groupe de télécoms NTT ou la ville d’Osaka vous présente le futur sous vos traits de personne âgée. "Cet appareil mesure sept paramètres de votre corps, dont l’état de votre chevelure, de votre peau, de vos yeux. Puis, en fonction de ces données informatiques, il crée un avatar de vous-même tel que vous serez dans 25 ans", explique une démonstratrice. "J’ai pris un sacré coup de vieux !" s'exclame un homme qui vient de tester. Mais s’il craint de voir son cœur lâcher à cause de son âge, il pourra se rassurer en regardant battre un cœur artificiel constitué de cellules souches pluripotentes induites (iPS), des cellules humaines un temps ramenées à l’état indifférencié avant de devenir cardiaques et prometteuses pour la médecine.

D’autres chercheurs d’Osaka imaginent que dans quelques décennies nous fabriquerons notre viande à domicile avec une imprimante 3D de cellules de bœuf. "Nous ne disons pas que tout le monde mangera de la viande bionique, mais nous pensons que ce sera une option supplémentaire dans une offre élargie", explique une démonstratrice. "L’avantage est qu’on pourra manger de la viande sans élever ni tuer de bœuf et que cela contribuera à la réduction des émissions de gaz à effet de serre en minimisant les dégagements de méthane", poursuit-elle.

On aperçoit aussi dans des pavillons japonais un prototype non fonctionnel d’animal robotique sur lequel on pourra peut-être un jour grimper, comme sur un cheval, pour parcourir des terrains hostiles, un concept de machine à laver le corps humain et des androïdes un peu angoissants.

Un pavillon français tout en drapés

Le pavillon français, quant à lui, est une vitrine esthétique pour séduire le public japonais, avec sa façade enveloppée de drapés. C'est aussi un "porte-avion économique" pour les entreprises, qui exhibent leur savoir-faire dans le luxe et les hautes technologies. "Aujourd'hui, quand on parle un peu du futur, on peut se dire 'est-ce que oui ou non les robots qui nous apportent le café le matin nous rendent plus heureux' alors même que les rapports humains sont en train d'être de plus en plus numériques. Ou est-ce que c'est une capacité à avoir foi dans l'avenir pour trouver des solutions bien-sûr humaines, mais aussi techniques, au défi environnemental, au défi climatique, aux défis concernant l'inclusion ? D'où le parti-pris du pavillon, d'être un pavillon qui soit un hymne à l'amour au service des besoins fondamentaux de l'homme et de la nature", explique Jacques Maire, le commissaire général du pavillon France. 

Le pavillon France prévoit d'accueillir trois millions de visiteurs, soit 10% du public essentiellement japonais qui est attendu à l'Exposition universelle d'Osaka.