En Italie, un rapport annuel alerte sur un système de santé à bout de souffle

L'étude remise à la chambre des députés décrit notamment le renoncement aux soins, l'écart entre le sud et le nord du pays en termes d'espérance de vie ou encore le manque de soignants.

Article rédigé par Bruno Duvic
Radio France
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Une ambulance quitte l'hôpital municipal de Codogné, en Italie, le 22 février 2020. Image d'illustration. (MIGUEL MEDINA / AFP)
Une ambulance quitte l'hôpital municipal de Codogné, en Italie, le 22 février 2020. Image d'illustration. (MIGUEL MEDINA / AFP)

En Italie, le système de santé se dégrade inexorablement. Le phénomène, mesuré chaque année dans un rapport, est devenu le principal sujet de préoccupation selon les sondages. Il a été présenté à la chambre des députés, mercredi 8 octobre, et n'a pas de quoi rassurer nos voisins.

"Si un jour nous devions perdre le système de santé national, il n'y aura pas d'annonce fracassante comme pour une avalanche. Ce sera la fonte lente, silencieuse, mais inexorable d'un glacier", prévient Nino Cartabellotta, président de la Fondation Gimbe, à l'origine du rapport.

Parmi les principaux enseignements : six millions d'Italiens renoncent à se soigner, bien plus au sud qu'au nord du pays. Dans le domaine de la santé, les éternels écarts régionaux s'accroissent en effet. Il faut compter trois ans de différence dans l'espérance de vie entre la région de Naples et la province de Bolzano, à la frontière autrichienne. Un autre point noir concerne le manque d'infirmiers. La proportion par habitant est l'une des plus basses des pays de l'OCDE.

De plus en plus de recours au privé

La clé réside dans un manque cruel de financement en Italie, pays le plus endetté de l'Union européenne après la Grèce. Dans les prévisions des années à venir, il demeure un écart tenace entre l'évaluation des besoins et les sommes affectées.

En conséquence, la part du secteur privé augmente. Il représente aujourd'hui un quart des dépenses de santé, la plupart du temps de la poche des Italiens. Et le recours au privé non conventionné a plus que doublé ces dernières années.

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