Témoignages "J'espère que ça va fonctionner et qu'on va sortir de ce cauchemar" : Gazaouis et Israéliens soulagés par l'accord de cessez-le-feu

Israël et le Hamas sont parvenus jeudi à un accord sur un cessez-le-feu à Gaza et une libération d'otages après de fortes pressions du président américain Donald Trump. Sur place, quelques scènes de joie ont été observées au milieu de la nuit.

Article rédigé par Thibault Lefèvre
Radio France
Publié Mis à jour
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A Khan Younes, des Gazaouis célèbrent l'annonce d'un accord de paix conclut entre le Hamas et Israël. (- / AFP)
A Khan Younes, des Gazaouis célèbrent l'annonce d'un accord de paix conclut entre le Hamas et Israël. (- / AFP)

Les armes vont de nouveau se taire à Gaza. Un accord de cessez-le-feu a été conclu, dans la nuit du 8 au 9 octobre, à Charm el-Cheikh, en Egypte. Annonce du président américain, Donald Trump. Il aura donc fallu quatre jours de négociations. À Gaza et à Tel-Aviv, quelques scènes de joie ont été observées au milieu de la nuit.

Tôt ce matin, par téléphone, Salma, une habitante de la ville de Gaza, déplacée dans le camp de réfugiés de Bureij il y a quelques jours, se réjouit de la nouvelle : "Je suis heureuse et tous les Gazaouis sont heureux. Je pense que c'est un rêve, j'espère que ça va fonctionner et qu'on va sortir de ce cauchemar. On a toujours peur que le Hamas refuse ou qu'Israël refuse, peut-être que ça va échouer, mais on garde espoir que ça puisse fonctionner."  

"Il y a un grand espoir"

Effusions de joie aussi à Khan Younès, une ville palestinienne située dans le sud de la bande de Gaza, située à moins de 100 km de Tel-Aviv. La ville s'illumine, des jeunes par centaines sortent dans la rue et dansent. Ils pointent le ciel, comme l'un d'eux, Abdul Majeed abd Rabbo, interrogé par la BBC : "Je remercie Dieu pour ce cessez-le-feu. Je remercie Dieu qui va mettre un terme au bain de sang. C'est toute la bande de Gaza qui célèbre, tout le peuple arabe et même le monde entier qui se réjouit de cet accord. Merci pour votre amour, merci de nous avoir soutenu", conclut le jeune homme à la mine fatiguée, mais le sourire aux lèvres.

"Il y a un grand espoir pour que cette fois-ci, ce soit du sérieux", affirme Rami Abou Jamous, journaliste palestinien à Gaza, joint par franceinfo. "Il y a une vraie pression de Trump sur Nétanyahou et des pays arabes sur le Hamas. Et seul Trump peut arrêter la guerre", estime-t-il. A l'annonce de ce cessez-le-feu, "on a vu des gens faire la fête, c'était la joie", raconte-t-il. "Mais malheureusement, cette joie est toujours accompagnée de beaucoup de prudence car les bombardements ont continué pendant la nuit", tempère le journaliste. "Les Palestiniens ont peur que Nétanyahou récupère les captifs et relance la guerre à Gaza", affirme Rami Abou Jamous.

"C'est la meilleure nouvelle que l'on puisse avoir"

Sortir de ce cauchemar, c'est évidemment le même espoir côté israélien, avec une vidéo mise en scène dans la nuit, par la Maison Blanche. Autour d'un téléphone sur haut-parleur, des familles d'otages et au bout du fil, Donald Trump. Le président américain a promis à ses familles d'otages que leurs porches seront libérés lundi. Confirmation de Benyamin Nétanyahou dans la foulée.

Du côté des proches des otages, c'est évidemment un sentiment de soulagement. Gil Dickman a perdu sa cousine, Carmel Gat, assassinée par ses geôliers du Hamas l'année dernière, selon l'armée israélienne : "Netanyahou a déclaré que c'était terminé. Les familles des otages célèbrent la nouvelle ici sur la place des otages. On ne peut pas être plus près. C'est la meilleure nouvelle que l'on puisse avoir. Carmel a été tuée en captivité. On s'était promis qu'elle serait la dernière otage à mourir en captivité. Et c'est le cas. Je suis donc heureux."

Si tout se passe comme annoncé, les 48 derniers otages, dont 20 présumés vivants auront passé 738 jours aux mains du Hamas et d'autres groupes armés à Gaza.

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