"On en veut un peu à nos gouvernements de ne pas mieux nous traiter à la sortie", dénonce l'ancien otage en Iran Bernard Phelan
"La France a été très efficace sur le plan logistique, pour me faire sortir d'Iran, pour les soins médicaux. Sur le reste, c'est beaucoup compliqué", regrette cet ancien prisonnier politique, invité vendredi sur "ici Roussillon".
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"Nous, otages européens, on en veut un peu à nos gouvernements de ne pas mieux nous traiter à la sortie", affirme sur "ici Roussillon" (ex-France Bleu) Bernard Phelan, ancien prisonnier politique détenu pendant 222 jours en Iran, et rentré en France il y a deux ans. Il vient de publier son récit dans un livre intitulé Tu vas mourir en prison - otage d'Etat en Iran. "Je suis un peu déçu de l'attitude des autorités françaises après la libération. Quand on est arrivés à l'aéroport du Bourget, il n'y avait aucun membre du gouvernement, déplore-t-il. Maintenant, le Quai d'Orsay ne répond même plus à mes mails. La France a été très efficace sur le plan logistique, pour me faire sortir d'Iran, pour les soins médicaux. Sur le reste, c'est beaucoup compliqué."
Celui qui est franco-irlandais compare la situation avec son autre pays. "Le ministère des Affaires étrangères irlandais m'a proposé un rendez-vous pour savoir comment j'allais, rappelle-t-il. En France, pendant ma détention, les autorités disaient à mes proches de ne pas faire de vague. Alors que c'est pourtant ce qu'il fallait faire ! Dès que mon mari a organisé un concert de soutien à Paris, que ma sœur a veillé devant l'ambassade d'Iran, à Dublin, alors les choses ont bougé très vite".
Bernard Phelan affirme qu'il doit sa détention à son passeport français. "Quand j'ai été arrêté, j'avais deux passeports, mon français et mon irlandais. J'ai appris que si le visa avait été apposé sur le passeport irlandais, je n'aurais pas été placé en détention."
"Ils avaient besoin d'un Français, pour les quotas. Ils ont des 'listes de courses d'otages', pour mettre la pression sur les gouvernements de ces pays".
Bernard Phelan, ancien otage en Iransur "ici Roussillon"
Aujourd'hui, l'ex-otage est victime de nombreuses séquelles psychiatriques : "Des choses que j'entends ou vois peuvent me faire paniquer rapidement. J'ai les os fragiles. J'étais un grand marcheur, ce n'est plus le cas. Je ne cours plus, j'ai beaucoup de mal à faire du VTT, je perds du poids que je n'arrive pas à regagner, je fais des cauchemars et j'ai le sommeil très fragile".
L'écriture d'un livre "fait partie de la guérison"
Le Franco-Irlandais affirme aujourd'hui avoir un rapport compliqué avec l'Iran. "J'adore ce pays, j'adore les gens, j'y suis allé cinq fois. Je suis encore lié avec l'Iran car j'ai un ami prisonnier, avec qui je suis devenu très proche, Taj, qui a été exécuté il y a quinze jours avec quatre autres prisonniers politiques que je connaissais. C'est un grand choc. Je suis en lien avec son épouse Amida, j'essaie de la réconforter, mais c'est très dur. Les autorités iraniennes n'ont même pas rendu le corps".
Dans son livre, Bernard Phelan revient sur ce qu'il a vécu durant ses 222 jours de détention, dont le début, à l'isolement. "Je dormais par terre, j'avais très peur. La première nuit, j'ai entendu un homme se faire battre avec un bâton dans une autre cellule. Il criait, et je me suis dit que je devais raconter cette histoire, ce qu'il se passait dans les prisons iraniennes, encore aujourd'hui. Cela m'a fait du bien de mettre cela sur papier, pour l'esprit, ça fait partie de la guérison".
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