Mort de Mahsa Amini en Iran : deux ans après, "la situation ne s'est pas améliorée mais tout a changé dans les mentalités", selon une avocate
Après deux ans de mobilisation des femmes, la culture du patriarcat "a été mise à l'épreuve" et des hommes ont rejoint le combat, constate la Franco-Iranienne Chirinne Ardakani.
"La situation ne s'est pas améliorée, mais en même temps, tout a changé dans les mentalités", affirme lundi 16 septembre sur franceinfo l'avocate franco-iranienne Chirinne Ardakani, deux ans après la mort de Mahsa Amini en Iran qui avait déclenché une vague de protestions pour défendre les droits des femmes. Elle évoque notamment le fait que des hommes ont rejoint ce mouvement, alors "qu'il était inenvisageable il y a quelques années pour des hommes de se tenir aux côtés des femmes dans la rue en exigeant l'égalité".
Chirinne Ardakani rappelle que c'est "la culture du patriarcat qui impose aux femmes un certain nombre de lois discriminatoires". Et c'est "cette culture-là qui a été mise à l'épreuve avec deux ans de mobilisation des femmes", assure l'avocate, présidente-fondatrice de l'association Iran Justice. Et si la contestation continue dans la rue, elle continue aussi en prison, confirme Chirinne Ardakani.
Un président réformateur ne change rien
L'avocate évoque le cas de Narges Mohammadi, prix Nobel de la paix, toujours détenue en Iran, qui continue d'envoyer des messages depuis sa cellule. "Pour chaque message qu'elle et ses co-détenues envoient, elles subissent un harcèlement judiciaire", déplore-t-elle. "Ce sont de nouvelles charges dont elles devront répondre devant les tribunaux révolutionnaires, qui sont des tribunaux évidemment politiques ecclésiastiques, mais elles prennent ce risque parce que leur message est important", explique Chirinne Ardakani. Une mobilisation qui se fait aussi malgré "des sanctions pénales, judiciaires qui se sont aggravées depuis septembre 2023", concernant le non-respect de l'obligation du port du voile, rappelle l'avocate franco-iranienne. "Désormais, c'est plus de dix ans de prison que peuvent écoper les contrevenantes, et malgré tout, elles poursuivent ce combat-là".
Enfin, Chirinne Ardakani réagit à l'élection d'un nouveau président iranien, en juillet dernier. S'il se présente comme réformateur, elle a du mal à croire que cela pourrait changer la situation. Elle reprend le slogan des prisonnières politiques : "Conservateurs et réformistes, vous êtes tous finis. Peu importe que ce soit des réformateurs ou des conservateurs, à partir du moment où c'est le guide suprême, l'ayatollah Khomeiny, qui concentre tous les pouvoirs : le pouvoir judiciaire, le pouvoir des médias, le pouvoir exécutif", dénonce l'avocate.
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