L'Inde et le Pakistan s'affrontent au Cachemire, les violences font au moins 38 morts

D'intenses affrontements ont été constatés mercredi matin le long de la frontière contestée du Cachemire.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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De la fumée s'élève au-dessus de la ville principale du district de Poonch, le 7 mai 2025, une localité située dans le Cachemire, région disputée entre l'Inde et le Pakistan. (PUNIT PARANJPE / AFP)
De la fumée s'élève au-dessus de la ville principale du district de Poonch, le 7 mai 2025, une localité située dans le Cachemire, région disputée entre l'Inde et le Pakistan. (PUNIT PARANJPE / AFP)

Les vieux rivaux s'affrontent de nouveau. Deux semaines après l'attaque qui a fait 26 morts à Pahalgam, dans la partie indienne du Cachemire, l'Inde a mis ses menaces à exécution. Dans la nuit du mardi 6 au mercredi 7 mai, elle a tiré des missiles sur neuf sites abritant, selon elle, des "infrastructures terroristes" au Pakistan, qu'elle accuse d'être responsable de l'attentat. Islamabad a démenti toute implication dans cette attaque, la plus meurtrière visant des civils au Cachemire depuis plus de vingt ans. La riposte pakistanaise n'a pas tardé, sous la forme de tirs d'artillerie visant plusieurs points situés sur le territoire indien.

D'intenses affrontements ont été constatés mercredi matin le long de la frontière contestée du Cachemire. Les violents échanges de ces dernières heures ont fait au moins 26 morts côté pakistanais, dont une fillette de 3 ans, et en ont blessé 46 autres, selon le porte-parole de l'armée, le général Ahmed Chaudhry. L'Inde a, elle, fait état d'au moins 12 morts et 38 blessés dans le village cachemiri indien de Poonch (nord-ouest) lors des tirs d'artillerie.

Cinq avions indiens abattus

Des explosions ont également été entendues plus tôt dans la nuit autour de Srinagar, la principale ville de la partie indienne du Cachemire, ont rapporté des journalistes de l'AFP. Un photographe de l'AFP a par ailleurs observé les débris d'un aéronef portant des inscriptions en français dans un champ à Wuyan, non loin de Srinagar. L'armée pakistanaise affirme avoir abattu cinq avions indiens, dont trois Rafale, dans l'espace aérien indien. 

La communauté internationale a fait part de son inquiétude. Dans la nuit, le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, s'est entretenu avec ses homologues indien et pakistanais. Il les a appelés au dialogue pour "désamorcer la situation et d'éviter une nouvelle escalade", selon le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche. Interrogé par la presse peu auparavant, Donald Trump a dit espérer que les affrontements entre Inde et Pakistan "s'arrêtent très rapidement".

"Le monde ne peut pas se permettre une confrontation militaire", a pour sa part plaidé le porte-parole du secrétaire général l'ONU. "Nous comprenons l'aspiration de l'Inde à se protéger contre le fléau du terrorisme, mais nous appelons évidemment l'Inde comme le Pakistan, à la retenue pour éviter l'escalade et évidemment à la préservation des civils", a par ailleurs déclaré mercredi Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères français, sur TF1.

"Aucune installation militaire pakistanaise n'a été visée", a assuré le gouvernement indien, estimant faire preuve d'une "retenue considérable" pour "éviter toute escalade". "L'action irresponsable de l'Inde rapproche les deux Etats nucléaires d'un conflit majeur", a pour sa part estimé la diplomatie pakistanaise.

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