Le plan d’aide à la Grèce
Anticipant les résultats des élections législatives grecques du 17 juin, les grands argentiers de l'eurozone ont annoncé qu'ils ne dénonceront pas les principaux objectifs fixés pour aider la Grèce. Parmi lesquels le renflouement conclu en février 2012.
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En deux ans, c'est une aide massive de 347 milliards d'euros – deux prêts de 110 et 130 milliards courant jusqu'en 2015 et un effacement de la dette de 107 milliards – qui a été accordée à la Grèce, l'équivalent d'une fois et demie son PIB.
La Grèce semble au bord de la faillite, les indicateurs sont au rouge: un PIB en chute de 6,5%, le chômage à 22,6%, une hémorragie quotidienne des dépôts bancaires et des caisses publiques qui pourraient être vides mi-juillet.
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Si les Européens, et en particulier la chancelière allemande Angela Merkel, se montrent intransigeants dans leurs messages à la Grèce, on croit plus vraisemblable à Athènes une marge de négociation et un soutien à la croissance.
Toutefois, il n'est pas question d'assouplir les conditions de l'aide à la Grèce. Ce serait une «stratégie dangereuse», a affirmé le 15 juin 2012 le président de la BundesBank. A l'instar de certains cercles européens et des milieux financiers, Jens Weidmann n'écartait pas l’hypothèse d’une sortie de ce pays de la zone euro. Un scénario rejeté par 80% des Grecs.
Quel que soit le gouvernement, il devra respecter les conditions contenues dans le plan d'aide signé avec les partenaires de la Grèce, l'Union européenne et le Fonds monétaire international.
Trente mois de crise financière et politique
Octobre 2009: le nouveau gouvernement socialiste de Georges Papandréou allume la mèche de la crise de la dette en Europe en relevant la prévision de déficit public pour 2009 à 12,7% contre 6%. En décembre, les agences de notation entament une valse de dégradations de la Grèce.
Fin avril 2010: avec 350 milliards d'euros de dette, Athènes demande une aide internationale, car elle n'arrive plus à emprunter sur les marchés. Le 3 mai, après des mois de tergiversations, la zone euro et le FMI lui accordent, ensemble, 110 milliards d'euros de prêts en échange d'un plan d'austérité.
27 octobre 2011: la zone euro doit consentir une nouvelle aide totalisant 130 milliards d'euros avec l'effacement par les créanciers privés de 100 milliards de dette.
12 février 2012: sous pression de l'UE et du FMI, le Parlement grec adopte un nouveau programme de rigueur.
Le 9 mars, remportant une partie de poker acharnée avec les créanciers privés, qui perdent plus de 70% de leur mise, la Grèce boucle un effacement de dette d'une ampleur inédite pour ramener son endettement à 120,5% du PIB d'ici 2020 contre 160% actuellement.
"On ne doit rien ! On ne vend rien ! On ne paie rien !"
Reportage en Grèce avec une délégation solidaire internationale.
Tourné les 28 et 29 Février 2012. (20min)
Les Mutins de Pangée - mars 2012
Elections législatives
La suite est connue. Le 6 mai des élections législatives anticipées sonnent le rejet par les Grecs des diktats UE-FMI et la débâcle historique des socialistes et des conservateurs qui s'y étaient ralliés. Les deux partis sont éclipsés par les forces anti-rigueur menées par la gauche radicale mais incluant jusqu'à un groupe néo-nazi, ce qui rend improbable toute alliance gouvernementale.
Les tractations politiques pour former un gouvernement échoue les uns après les autres Le dirigeant conservateur Antonis Samaras, puis Alexis Tsipras, chef du parti de gauche radicale Syriza, suivi du dirigeant socialiste Evangélos Vénizélos abandonnent la partie, chacun à son tour.
Les marchés souffrent. Les créanciers, à commencer par l'UE et l'Allemagne, avertissent qu'ils cesseront leurs financements si Athènes n'honore pas ses engagements et qu'il faudra alors envisager une sortie de la zone euro. Mais à Bruxelles, les ministres des Finances de la zone euro affirment leur soutien «inébranlable» au maintien de la Grèce dans l'Union monétaire.
Le 15 mai, échec d'une réunion de la dernière chance de cinq chefs politiques convoquée par le président grec Carolos Papoulias. Les électeurs retournent aux urnes pour de nouvelles élections législatives le 17 juin. Victoire de la droite qui ancre son maintien dans la zone euro. Les marchés soufflent dans l'attente de la formation d'un nouveau gouvernement.
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