Incendies en Grèce : le bilan s'alourdit et la prise en charge des sinistrés s'organise
Au moins 81 personnes sont mortes lors des incendies en Grèce, selon un dernier décompte officiel. Il s'agit des feux les plus meurtriers du siècle après ceux d'Australie en 2009.
Le bilan ne cesse de s'alourdir en Grèce. Au moins 81 personnes, dont quatre touristes étrangers, sont mortes dans les incendies qui ont ravagé les environs d'Athènes. Les pompiers grecs ont poursuivi les recherches toute la journée sur la côte orientale et ce nouveau décompte a été annoncé dans la soirée par la porte-parole des pompiers, Stavroula Maliri. Ces feux sont les plus meurtriers du siècle après ceux d'Australie, en 2009.
Parmi eux figure un jeune marié irlandais, a indiqué l'ambassade d'Irlande en Grèce. Selon la presse britannique, le couple, marié jeudi dernier, était en voyage de noces quand leur voiture a été prise dans les flammes. L'épouse, Zoe, a pu gagner la plage, mais elle souffre de brûlures à la tête et aux mains. Jusque-là, trois autres touristes ont été recensés parmi les victimes : deux Polonais, une mère et son fils, et un Belge, dont la fille adolescente a été sauvée. Onze blessés restaient par ailleurs dans un état critique.
Beaucoup de rescapés en stress post-traumatique
Les pompiers continuent de ratisser le secteur à la recherche d'éventuelles nouvelles victimes. Vu l'état des corps, il est possible que "des disparus figurent parmi les victimes découvertes", a souligné Stavroula Maliri. L'identification des défunts devrait désormais s'accélérer. Les proches des disparus ont été contactés et invités à se rendre au service de médecine légiste, pour "information sur la procédure".
Un premier inventaire a déjà recensé plus de 300 maisons et commerces détruits ou sérieusement endommagés. L'aide aux sinistrés mobilise donc les autorités et des volontaires. Le sort des habitants s'est souvent joué à pile ou face : fuir ou rester calfeutrés, partir vers la mer ou en sens inverse, choisir la route de la plage et non celle de la falaise... "Beaucoup de rescapés souffrent de stress post-traumatique", a souligné un responsable du ministère de la Santé, Theophilos Rozenberg.
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Un phénomène "extrême", selon Alexis Tsipras
Passé le premier choc, une polémique s'est engagée sur la gestion de cette catastrophe. Le gouvernement, qui a déclaré un deuil de trois jours, a annoncé un catalogue de mesures : indemnisations – par exemple 10 000 euros pour la perte d'un proche parent, 5 000 euros pour une maison détruite – prise en charge des orphelins, exemptions fiscales... jusqu'au rattrapage de points au concours universitaire pour les victimes.
Le porte-parole, Dimitris Tzanakopoulos, a annoncé aussi la création d'un compte spécial ouvert aux dons, notamment étrangers, et abondé dans un premier temps à hauteur de 40 millions d'euros par l'Etat grec pour le réaménagement de la zone et autres actions de soutien. Le Premier ministre, Alexis Tsipras, a très vite souligné à quel point le phénomène avait été "extrême", et Dimitris Tzanakopoulos a mis l'accent sur la simultanéité lundi de "15 départs de feu sur trois fronts différents" en Attique.
Des critiques sur le manque de prévention
Le grand quotidien d'opposition Ta Nea n'en critique pas moins "l'incapacité (...) et l'échec du gouvernement à protéger ses citoyens à quelques kilomètres d'Athènes" et appelle à désigner les fautifs. Les experts mettent en cause le manque de prévention et de sensibilisation des populations au risque, une des plaies chroniques du pays.
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J'ai vu les flammes sur la colline de Penteli en face. Mais le personnel ne semblait pas s'inquiéter. Ils nous ont dit que c'est comme cela chaque année mais que le feu ne descend jamais jusqu'à la mer.
Debbie Vinzani, touriste américaine en vacances à Matià l'AFP
"On n'a pas eu le temps" de mettre en marche le plan d'évacuation, à cause de la vitesse du vent, a plaidé un haut responsable de la Protection civile auprès du quotidien Kathimerini. "Nous savons très bien que le changement climatique crée de plus en plus des conditions météo extrêmes", raison de plus se préparer, jugeait Kostis Kalambokidis, expert en catastrophes naturelles.
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