: Grand entretien Adhésion de la Géorgie à l'UE : "L'Europe, c'est notre avenir, il n'y en a pas d'autre", affirme la présidente géorgienne
La Géorgie, en partie occupée par l'armée russe depuis 2008, a obtenu, sous conditions, le statut de pays candidat à l'adhésion, qui lui avait été refusé en 2022. Une annonce dont s'est "réjouie" la présidente géorgienne Salomé Zourabichvili.
"L'Europe, c'est notre avenir, il n'y en a pas d'autre", affirme la présidente géorgienne, Salomé Zourabichvili, après la recommandation par la Commission européenne de l'octroi du statut de candidat à l'adhésion pour la Géorgie où la population est massivement pro-occidentale et favorable à se rapprocher de l'Europe. Mais le parti au pouvoir le "Rêve géorgien" œuvre au rapprochement avec Moscou.
Présente à Paris pour participer à la Conférence humanitaire pour Gaza, Salomé Zourabichvili estime que cette décision considère la "dimension géopolitique" de son pays frontalier de la Russie. Cette recommandation de la Commission sera soumise à la décision du Conseil européen, lors d'un sommet à Bruxelles en décembre. Pour elle, "l'avenir européen n'est pas seulement en Europe, il est aussi en Géorgie".
franceinfo : Comment accueillez-vous la décision de la Commission européenne de vous octroyer le statut de candidat à l'adhésion à l'Union européenne ?
Salomé Zourabichvili : C'est une étape très importante. C'est une très bonne nouvelle à un moment dans le monde et chez nous aussi où les bonnes nouvelles sont rares. Cette bonne nouvelle donne de l'espoir à la population géorgienne. Ça a été célébré. J'avais fait venir la population pour commencer une campagne de signatures et de pétitions en vue de la décision du mois de décembre. En quelque sorte, on a été devancés par un avis de la Commission [européenne] beaucoup plus clair, plus encourageant que ce qu'on attendait.
Ce qui est clair aujourd'hui, c'est que l'Union européenne sans doute à cause des enjeux stratégiques avec ce qui se passe en Ukraine, au Moyen-Orient, prend beaucoup plus en compte la dimension géopolitique, stratégique. Et c'est clair qu'une réponse mi-chèvre mi-chou à la Géorgie aurait été pour moi une catastrophe et une trop bonne nouvelle pour la Russie qui ne le mérite pas.
Vous attendez donc avec impatience la décision européenne à venir sur l'octroi du statut de candidat à l'Union européenne ?
La décision européenne qui aura lieu en décembre, ça va permettre de redonner espoir à la jeunesse géorgienne.
"L'avenir européen n'est pas seulement en Europe, il est aussi en Géorgie. Nous avons des élections à la fin de l'année prochaine. Le vrai avenir européen se jouera à travers ses élections."
Salomé Zourabichvili, présidente géorgienneà franceinfo
Il est très important que l'Europe ne nous donne pas le statut seulement comme ça. Ce statut doit être accompagné d'une présence, d'un engagement européen jusqu'aux élections pour nous permettre de passer le cap qui est un nouveau cap démocratique. Comment passer d'un régime de parti unique à un vrai multipartisme de coalition.
Que signifie aujourd'hui selon vous cette recommandation de la Commission européenne d'octroyer le statut de candidat à l'adhésion à la Géorgie ?
La décision, et j'espère qu'elle sera confortée en décembre par les dirigeants du Conseil européen, c'est un peu la prise en compte de ce qui n'a pas été fait à Bucarest en 2008 au sommet de l'Otan qui n'a pas reçu l'Ukraine et la Géorgie. À ce moment-là la Russie a peut-être eu le sentiment d'avoir un feu vert.
Vous êtes aujourd'hui à Paris pour participer à un forum de la paix, est-ce que ce mot a un sens dans ce contexte actuel ?
Ce mot a un très grand sens en Géorgie parce que ce pays se maintient dans cette région extrêmement compliquée et que les Géorgiens contre tout réalisme ont réussi à survivre, à maintenir leur langue, les trois alphabets, leur identité. Ce qui est très clair pour la population géorgienne c'est qu'il n'y a pas d'alternative au choix européen malgré les manifestations agressives, la pression de la Russie sous différentes formes. L'Europe, c'est notre avenir, il n'y en a pas d'autre. Il faut être de l'autre côté de cette ligne rouge.
Quel espoir avez-vous en participant à ce genre de réunion dans un monde où les démocraties et les régimes autoritaires se confrontent ?
Dans ce genre de réunion, on ne va pas trouver de solution miracle à des lignes de fracture qui traversent le monde entier. Mais ce qui apparaît de plus en plus évident, c'est que les régimes autoritaires sont ceux qui génèrent la guerre, les agressions et les seuls régimes qui réussissent à se préserver sont les régimes démocratiques. Donc plus de démocratie, c'est moins de guerres, plus d'autoritarisme, c'est plus d'agressions.
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