En Pologne, la droite nationaliste manifeste contre l'immigration sur fond de bras de fer avec l'UE

Le président polonais dénonce le pacte migratoire européen adopté l'an dernier et qui prévoit la relocalisation de dizaines de milliers de personnes depuis les pays de l'UE.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des manifestants anti-immigration sont réunis à Varsovie (Pologne), le 11 octobre 2025. (JAAP ARRIENS / NURPHOTO / AFP)
Des manifestants anti-immigration sont réunis à Varsovie (Pologne), le 11 octobre 2025. (JAAP ARRIENS / NURPHOTO / AFP)

Des milliers de Polonais ont manifesté samedi 11 octobre à Varsovie contre "l'immigration illégale" et la politique migratoire européenne, répondant à l'appel du principal parti d'opposition, Droit et Justice (PiS), soutien du président nationaliste Karol Nawrocki, ont constaté des journalistes de l'AFP. Les manifestants venus de tout le pays se sont rassemblés à 14 heures (13 heures à Paris) sur la place du Château, dans la Vieille ville prisée des touristes, sous une pluie tenace.

L'exécutif polonais est entré en cohabitation cet été après l'élection de Karol Nawrocki à la présidence face Rafal Trzaskowski, maire de la capitale et candidat de la coalition gouvernementale pro-UE dirigée par Donald Tusk. Le chef de l'Etat et le gouvernement se heurtent sur la diplomatie, le soutien à l'Ukraine, la politique migratoire, ou encore les réformes antilibérales, engagées par le PiS, au pouvoir entre 2015 et 2023. Le PiS dénonce en particulier le pacte migratoire européen adopté en 2024 et qui prévoit la relocalisation de dizaines de milliers de personnes depuis les pays de l'UE dits "de première ligne", par lesquels entrent la majorité des migrants, vers d'autres Etats invités à faire preuve de solidarité.

"L'écrasante majorité des Polonais s'opposent à la relocalisation forcée des migrants"

Le président polonais a adressé une lettre en ce sens cette semaine à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dans laquelle il estime que son pays, où réside actuellement environ un million de réfugiés ukrainiens ayant fui l'invasion russe en 2022, a pris sa part. "L'écrasante majorité des Polonais, toutes tendances politiques confondues, s'opposent à la relocalisation forcée des migrants en Pologne", prévient-il. "Je ne consentirai pas à la mise en œuvre du Pacte sur la migration et l'asile en Pologne".

Le Premier ministre polonais Donald Tusk, au demeurant opposé lui aussi à l'accueil de nouveaux réfugiés, a ironisé samedi sur son compte X, en rappelant que la Pologne avait accordé un nombre record de permis de séjour sous les gouvernements dirigés par le PiS entre 2015 et 2023. Il a tenu Jaroslaw Kaczynski, président du parti depuis 2003 et promoteur de la manifestation de samedi, comptable de ces statistiques.

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