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Paris et Berlin entendent bloquer l'entrée à court terme de la Bulgarie et de la Roumanie dans l'espace Schengen

La France et l'Allemagne jugent "prématuré" d'autoriser l'entrée de ces deux pays dans l'espace Schengen sans frontières en mars 2011.Ils insistent sur les carences que la Bulgarie et la Roumanie ont montré en matière de lutte anticorruption et de lutte contre la criminalité organisée.

Article rédigé par France2.fr
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A la frontière entre la Bulgarie et la Grèce... (AFP)
A la frontière entre la Bulgarie et la Grèce... (AFP)

La France et l'Allemagne jugent "prématuré" d'autoriser l'entrée de ces deux pays dans l'espace Schengen sans frontières en mars 2011.

Ils insistent sur les carences que la Bulgarie et la Roumanie ont montré en matière de lutte anticorruption et de lutte contre la criminalité organisée.

Les flux migratoires, notamment la question des Roms, sont également concernées par cette décision.

La Commission de l'UE a rappelé n'avoir aucune influence sur cette décision, qui exige l'unanimité des gouvernements de l'UE. Les positions exprimées par Paris et Berlin signifient donc de facto le blocage de l'adhésion des deux candidats. Pour les observateurs, il s'agit aussi d'envoyer un message aux pays candidats à l'adhésion à l'UE. "Les chapitres sur la sécurité sont les plus difficiles à négocier avec les candidats", a reconnu mardi la commissaire Cecilia Malmström.

Le président roumain, Traian Basescu, a aussitôt dénoncé "un acte de discrimination" à l'égard de son pays. De leur côté, les autorités bulgares ont assuré de leur intention de tout faire pour "dissiper les doutes" de leurs partenaires de l'UE.

Critiques contre Bruxelles
Les critiques se multiplient également à l'encontre de la politique d'exemption de visas. La Commission est accusée de trop souvent se contenter des "intentions exprimées" par les pays candidats pour considérer qu'ils satisfont aux critères exigés. "Les réserves exprimées ne figurent pas dans les rapports", a déploré un autre négociateur.

Le mécontentement contre Bruxelles a commencé avec la levée de l'obligation de visas pour la Serbie et la Macédoine en décembre 2009. Plusieurs pays de l'UE(Allemagne, Belgique, Suède, Pays-Bas) avaient dû gérer un afflux de ressortissants serbes et macédoniens venus demander l'asile politique, pour l'essentiel des Roms et des membres de minorités albanophones.

L'affaire des Roms
L'affrontement avec le gouvernement Sarkozy cet été au moment du démantèlement de campements illégaux et les expulsions de Roms d'origine roumaine ou bulgare ont ensuite exacerbé les tensions. Paris explique le raidissement de sa position par le risque d'"affaiblissement de la capacité de l'Europe à gérer et à contrôler ses flux migratoires".

"Si nous leur confions nos frontières, il est légitime que nous puissions avoir toutes les garanties pour que ces frontières soient bien gardées avec des douaniers en mesure d'exercer toute la vigilance que nous sommes en droit d'attendre", a déclaré début décembre le ministre français des Affaires européennes, Laurent Wauquiez. "Aujourd'hui, cela n'est pas le cas", a-t-il affirmé.

L'espace Schengen
L'espace Schengen compte 25 Etats membres et permet à plus de 400 millions de citoyens de circuler librement de la Finlande à la Grèce, du Portugal à la frontière polonaise, sans devoir montrer leurs passeports.

Seuls le Royaume-Uni et l'Irlande, deux pays insulaires, ont décidé de rester en dehors. Mais trois non membres de l'UE - la Suisse, la Norvège et l'Islande - y ont adhéré. Outre la Bulgarie et la Roumanie, Chypre a demandé à rejoindre cet espace.

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